"Quand je vois des étoiles de David sur les immeubles, quand je vois des croix gammées, j'entends même les gens dans les manifestations pro-palestiniennes crier 'mort aux juifs' ou 'Israël assassin', je ne comprends pas", avoue cette Française originaire de la région parisienne, venue se recueillir devant la place des Otages. Elle est arrivée en milieu de semaine, car elle avait besoin de participer au deuil du pays. Mais surtout, elle ne supportait plus l'antisémitisme ambiant de ces derniers jours dans l'Hexagone.
"Je ne me sens pas protégée"
"Je suis choquée par ce qu'il se passe, j'ai l'impression d'être de retour dans les années 1940", explique-t-elle. Malgré le conflit avec le Hamas, le déclenchement des sirènes d'alertes israéliennes par les roquettes tirées depuis la bande de Gaza, elle se sent plus en sécurité ici, que dans une rue parisienne : "je ne me sens pas protégée. Je sais très bien que demain, je me ferai agresser ou insulter de 'sale juive' ou autre chose".
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Ce qui provoque ce sentiment de peur, c'est également la réponse judiciaire pour les agresseurs : "la personne qui fait ça, elle aura quoi ? Une heure de garde à vue ? Et après, elle ressortira sans rien", raconte-t-elle. "Cette haine-là qui se propage en France, franchement, oui, ça fait peur". Elle n'est pas la seule à avoir pris cette décision de quitter la France. 30.000 juifs ont quitté le territoire français pour s'installer en Israël, fuyant la recrudescence des actes antisémites.