À Iznik, alors que le muezzin chante, les tracteurs défilent. Fin de journée pour les agriculteurs qui retrouvent leur petite ville et ses drapeaux démesurés. À quelques jours de l'élection présidentielle dans le pays, le visage de l'islamo-conservateur Erdoğan est partout. "C'est notre guide", confie Nazza. Cette dernière tient une boutique d'aliments pour bovins. Elle est drapée de noir et pourpre de la tête aux pieds.
Port du voile et relations avec la Russie dans la balance
"Avant lui, ce voile qui couvre mes cheveux était qualifié de torchon par les autres. Les universités refusaient les femmes voilées. Depuis l'arrivée de notre président, ce problème est réglé. Il va gagner avec l'aide de Dieu", explique Nazza, confiante.
En face, Yakou vient acheter de l'engrais. Ce jeune militant pro-AKP - le parti du président sortant - voit d'un bon œil les relations d'Erdoğan avec Poutine. "Nous sommes des paysans, nous produisons des nectarines, nous exportons vers la Russie. Il faut garder de bonnes relations avec ce pays pour que nos productions aient de la valeur. Je vous parie que nous allons gagner avec 53% ! Après les élections, revenez et demandez Yakou le paysan", annonce-t-il. Une victoire dès le premier tour, assure le jeune homme, dans cette ville de Turquie considérée comme bastion pro-Erdoğan.
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Et parmi les 3.400.000 électeurs qui ont voté par anticipation avant le scrutin général prévu dimanche dans le pays, la diaspora turque est elle aussi plutôt acquise au camp de l'islamo-conservateur. À l'étranger, les bureaux de vote ont fermé mardi soir.