Les autorités chinoises vont intensifier dans la région autonome du Xinjiang leur campagne contre l'extrémisme religieux, en appliquant dès samedi une série de mesures, parmi lesquelles l'interdiction des barbes jugées "anormales" et du port du voile dans les lieux publics, ou encore du refus de regarder la télévision d'État.
Interdiction d'utiliser le terme "halal". Les nouvelles réglementations, adoptées mercredi par les députés de l'assemblée régionale, dans l'extrême Ouest de la Chine, ont été publiées sur le site Internet officiel du Xinjiang et vont au-delà des règles déjà existantes. Il est précisé qu'elles entreront en vigueur le 1er avril.
En vertu des nouvelles réglementations, les employés, dans les lieux publics comme les gares et les aéroports, auront pour tâche de "dissuader" d'entrer les personnes qui couvrent entièrement leur corps, et de les signaler à la police. Il sera interdit de "rejeter ou de refuser la radio, la télévision et autres services publics", mais aussi "d'utiliser le mot de halal pour s'ingérer dans la vie laïque des autres" ou encore de se marier uniquement religieusement au mépris des règles juridiques.
Un regain de tension entre Ouïghours et autorités. Plusieurs centaines de personnes sont mortes ces dernières années au Xinjiang, où vit la communauté musulmane et turcophone des Ouïghours, au cours de troubles imputés par Pékin aux séparatistes et islamistes. Les organisations de défense des droits affirment, en revanche, que les violences sont davantage une réaction à la politique de répression des autorités chinoises. Le pouvoir chinois dément catégoriquement commettre des abus au Xinjiang et assure que les droits culturels et religieux des Ouïghours sont pleinement respectés.