Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé l'approbation rétroactive dimanche d'une colonie sauvage en Cisjordanie occupée, en réponse au meurtre le mois dernier d'un rabbin israélien qui y résidait.
Une quarantaine de familles. "Le gouvernement va régulariser aujourd'hui le statut de la colonie de Havat Gilad pour y permettre la poursuite d'une vie normale", a-t-il dit en ouverture du conseil des ministres. La motion au menu de la réunion prévoit la désignation de la colonie fondée en 2002 comme une "nouvelle communauté" dotée des permis de construction nécessaires et d'un budget public, selon le programme officiel. Havat Gilad abrite une quarantaine de familles.
Des appels à la vengeance. Le 9 janvier, le rabbin Raziel Shevah, 35 ans, a été tué près de Havat Gilad, où il vivait. La semaine suivante, l'armée israélienne a tué un suspect palestinien à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, à environ 35 km au nord de Havat Gilad. Pendant les funérailles du rabbin Shevah, des appels à la "vengeance" ont été lancés, lors d'un discours du ministre de l'Education, Naftali Bennett, membre du parti nationaliste religieux Foyer juif. M. Bennett a répondu en affirmant que la seule vengeance devrait être de construire davantage de colonies.
Une colonisation illégale. La colonisation, c'est-à-dire la construction d'habitations civiles dans les territoires palestiniens occupés ou annexés par Israël depuis 1967, est illégale au regard du droit international. Elle est considérée par une grande partie de la communauté internationale comme un obstacle à la paix entre Israéliens et Palestiniens, ce que conteste le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Cette déclaration intervient après qu'Israël a donné son feu vert à plus de 1.100 nouveaux logements de colons en Cisjordanie. Selon l'organisation anticolonisation Paix maintenant, en 2017, 6.742 logements ont été approuvés, le chiffre le plus élevé depuis 2013.