De nombreux pays représentés à Bonn pour des négociations sur le climat ontexhorté lundi le président américain Donald Trump à ne pas retirer les Etats-Unis de l'accord de Paris, même s'il revoit à la baisse les ambitions de son pays en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES).
"Le changement climatique fait perdre des vies." Les conseillers du chef de la Maison blanche doivent se réunir mardi pour prendre une décision concernant la menace formulée par Donald Trump, lors de la campagne américaine de 2016, de quitter l'accord conclu en décembre 2015. Le ministre marocain des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, dont le pays conduit les discussions pour 2017, a jugé "irréversible" l'élan international de lutte contre le changement climatique. Il a estimé qu'il serait "difficile ou idiot" d'aller à l'encontre de la pression de l'opinion publique en faveur de ce combat. "Le changement climatique fait perdre des vies et des moyens d'existence, en particulier dans les pays pauvres et vulnérables, il y a donc un besoin urgent d'action de la part de tous les pays", a déclaré l'Ethiopien Gebru Jember Endalew, président des pays les moins développés.
Problèmes juridiques. Donald Trump a répété durant la campagne présidentielle américaine l'an dernier qu'il souhaitait voir les Etats-Unis dénoncer cet accord, avant de dire qu'il n'excluait plus de maintenir la signature de Washington en échange de meilleures conditions pour les Américains. Ses conseillers l'ont cependant mis en garde contre des problèmes juridiques si Washington reste dans l'accord tout en abaissant les objectifs américains de réduction fixés par Barack Obama d'ici à 2025. L'article 4 de l'accord de Paris stipule que tout pays peut ajuster à tout moment ses objectifs, mais pour revoir à la hausse ses ambitions.