C'était le 12 décembre 2015. Dans le sillage de la COP21 de Paris, 195 pays à travers le monde, dont la France, se sont engagés à limiter la hausse du mercure terrestre à 1,5 degré Celsius d'ici à 2100. Un texte "différencié, juste, durable, dynamique et juridiquement contraignant", selon le ministre des affaires étrangères français de l'époque, Laurent Fabius. Mais cinq ans après l'émotion de ce dernier face à un texte historique, l'heure est à un premier bilan. Et les retards sont nombreux pour la France.
Des émissions qui ne diminuent pas assez rapidement...
À commencer par le principal point de l'accord : la limitation de la hausse des températures. Pour être dans les clous, les émissions de dioxyde de carbone (CO²) françaises doivent baisser chaque année de 1,5%. Or, elles ne diminuent que de 0,9%, soit presque moitié moins que nécessaire. Et le retard va encore s'accentuer à partir de 2023. Or selon l'accord de Paris, la France doit, à partir de cette date, baisser encore plus ses émissions de CO², à 3% par an.
... et des secteurs à la peine
Dans le détail, la France est le plus en retard dans quatre secteurs, qui concentrent à eux seuls 85% des émissions du pays. Au premier lieu duquel les transports. Seul secteur a pollué plus que dans les années 1990 : il représente la moitié des gaz à effet de serre rien qu'avec les véhicules des particuliers. Mais il n'est pas le seul. L'agriculture est aussi parmi les mauvais élèves, notamment à cause de l'élevage de vaches qui pollue autant que 15 millions de véhicules.
Autre secteur, l'industrie. Là aussi la tendance ne va pas dans le bon sens, en particulier pour la chimie. Depuis 5 ans, les émissions stagnent et les industriels semblent ne plus arriver à faire diminuer leur émission.
La rénovation thermique comme planche de salut pour les émissions du BTP
Enfin, le BTP est aussi à la traîne. S'il est toutefois l'un des rares secteurs a être légèrement au-dessus de l'objectif fixé par l'accord, un gros défi s'annonce : éradiquer les cinq millions de passoires thermiques disséminées sur le territoire. C'est d'ailleurs l'un des grands enjeux du plan de relance du gouvernement pour maintenir l'économie française à flot malgré la crise du coronavirus.
Et pour cause, en plus de créer de l'emploi, la rénovation énergétique permettrait de mettre un clou supplémentaire dans le cercueil du réchauffement climatique. D'autant qu'un logement bien isolé consomme cinq fois moins d'énergie. Des maisons bien isolées, Philippe Hertzberg en possède une en banlieue parisienne. Conçu comme "un thermos à café", son logement à des parois très isolantes qui conservent très bien la chaleur.
Preuve en est, alors qu'il fait 7 degrés dehors le matin où Europe 1 s'est rendue sur place, le thermomètre de son domicile affiche "20,5 degrés Celsius". "Généralement le matin, s'il a fait très froid la nuit, on se réveille avec 19 degrés Celsius. S'il y a du soleil pendant la journée, on la termine à 22-23 degrés. Sinon on met des bûches dans la cheminée et on gagne 4 degrés en quelques heures seulement."
Sans compter qu'en plus de ne quasiment pas chauffer sa maison, Philippe Hertzberg réalise des économies loin d'être négligeables. L'appoint de chauffage lui coûte moins de 20 euros par mois quand la facture moyenne des Français atteint les 140 euros. Un exemple à suivre.