La nouvelle a surpris, jeudi en fin de matinée : la France demande à ses ressortissants et ses entreprises installés au Pakistan de quitter le pays, faisant état de menaces sérieuses sur les intérêts français. Derrière ces craintes se trouve en fait une promesse non-tenue d'expulser un diplomate, et une rancœur ravivée. Europe 1 fait le point.
Une promesse d'expulser l'ambassadeur avant avril
Pour comprendre, il faut remonter au mois d'octobre, juste après l'assassinat du professeur Samuel Paty en France. Emmanuel Macron défend alors le droit à la caricature et donc les dessins de Mahomet. Ses déclarations suscitent un tollé dans le monde musulman notamment au Pakistan, où, pour calmer les esprits, le gouvernement propose d'expulser l'ambassadeur de France avant le mois d'avril.
Sauf que ledit ambassadeur est toujours là. Et le principal parti islamiste radical multiplie donc, à nouveau, les manifestations anti-françaises pour réclamer son départ. D'où la consigne donnée par Paris.
Des Rangers déployés à proximité de l'ambassade
Mais combien de personnes concerne-t-elle exactement ? Moins d'un millier de Français vivent au Pakistan. La grande majorité ont la double nationalité, et "les binationaux ne sont pas identifiés comme des ressortissants français par le public", assure à Europe 1 Hussein, un Franco-Pakistanais de Karachi. "Certaines marques françaises peuvent être affectées", ajoute-t-il cependant. Sanofi, Carrefour ou encore Schneider Electric sont très implantées là-bas. L'Oréal a déjà fait l'objet d'un boycott.
Mais la menace principale pèse sur les représentations diplomatiques françaises. Des conteneurs maritimes ont été ajoutés le long du mur d'enceinte de l'ambassade et des Rangers, une force paramilitaire pakistanaise sont déployés à proximité.