"Il n'y aura aucun répit, ni aucune trêve". Lundi, le président de la République a annoncé avec fermeté et détermination que la France, "en guerre", allait "intensifier ses opérations en Syrie" et "tripler ses capacités d'action".
Trois jours après les attaques terroristes ayant frappé la capitale en différents points et le stade de France, causant la mort d'au moins 129 morts, François Hollande s'exprimait lors d'une réunion exceptionnelle des parlementaires au Congrès, au château de Versailles. Cette annonce martiale intervient au lendemain des raids aériens intervenus dimanche soir sur le fief de l'Etat islamique à Raqqa, riposte française après les attentats survenus vendredi soir et revendiqués par l'organisation terroriste, devenue, en Syrie, l'ennemi principal de la France.
Tripler les capacités d'action de la France. "Hier soir, j'ai donné l'ordre à dix chasseurs-bombardiers français de larguer leurs bombes sur le fief de Daech à Raqqa, ils ont détruit un centre de commandement et un camp d'entraînement", a expliqué François Hollande, avant d'ajouter : "Nous poursuivrons ses frappes au cours des semaines à venir". Le porte-avions Charles-de-Gaulle appareillera dès jeudi en Méditerranée orientale, "ce qui triplera nos capacités d'action".
18 Rafales en plus. Pour cela, le porte-avions Charles-de-Gaulle appareillera, selon nos informations, avec à son bord 18 Rafales supplémentaires, huit Super-Etendard (des bombardiers au sol) - et deux avions de reconnaissance aérienne. Un équipement qui va permettre de tripler les capacités de frappes aériennes françaises, menées depuis octobre dernier, puisqu'il va s'ajouter aux les dix appareils et chasseurs-bombardiers, déjà déployés entre la Jordanie et les Emirats Arabes Unis. Cette planification des frappes s'inscrira dans la longueur.
Atteindre les cellules de l'EI chargées de frapper l'Occident. Côté renseignement, le travail a déjà commencé et se poursuivra. Le ciblage va se faire, l'objectif étant d'entraver les capacités opérationnelles de Daesh à l'étranger, en frappant notamment les cellules capables d'être activées depuis la Syrie pour venir frapper la France.
Pour cela, les militaires français vont effectuer un travail très précis, et de longue haleine, de "mapping", c'est-à-dire de la mise en place sur une carte du mode de fonctionnement des djihadistes de l'Etat islamique, et de ciblage sur des individus qui montrent qu'ils sont les commanditaires d'actes terroristes.
Les Américains, précieux alliés. Autre point important, l'appui incontournable des Etats-Unis, qui fournissent une aide considérable en termes de renseignement et d'appuis, déjà depuis ce week-end. Barack Obama a d'ailleurs annoncé, lors du G20 en Turquie, un renforcement des échanges d'informations entre les services de renseignement de son pays et ceux de la France, après les attentats meurtriers de Paris, vendredi.
Les Etats-Unis sont complètement engagés dans le travail de ciblage et criblage. D'ailleurs, les frappes françaises ayant eu lieu dimanche ont été effectuées grâce à l'aide américaine, c'est pourquoi François Hollande a remercié, lors de son allocution devant le Congrès, "nos alliés américains, qui ont utilement prêté leur concours à cette opération".
Vers une alliance des forces plus large ? François Hollande a également annoncé, lundi, qu'il allait rencontrer le président russe Vladimir Poutine au même titre que le président américain Barack Obama, pour parvenir à "une grande et unique coalition" contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie. Une rencontre qui révèle une volonté d'élargir l'alliance et éventuellement, de coordonner des frappes aériennes contre l'ennemi commun et principal, Daesh, avec la Russie. Toutefois, la France continuera également à agir de façon autonome, notamment avec son porte-avions.