Six mois après les élections européennes, la nouvelle Commission va enfin à entrer en fonction à Bruxelles. Le parlement européen doit l’investir mercredi, ce qui va permettre à sa présidente Ursula von der Leyen et ses 26 commissaires, dont le Français Thierry Breton, de se mettre au travail après une mise en route chaotique.
La première femme présidente de la Commission européenne n’a en effet pas eu d’état de grâce. Depuis sa nomination, Ursula von der Leyen a surtout eu à parcourir un véritable chemin de croix : une validation d’extrême justesse cet été, trois candidats commissaires retoqués par le Parlement, une majorité politique particulièrement fragile avec, jusque dans son propre camp, les conservateurs, des critiques à son égard. Jugée trop allemande, l’ex-ministre de la Défense d’Angela Merkel ne ferait confiance qu’aux deux collaborateurs amenés de Berlin dans ses bagages.
"Il faut qu’elle fasse une tournée des capitales européennes"
Alors qu’Ursula von der Leyen a fait aménager un petit studio à côté de son bureau pour ne pas perdre de temps, certains lui reprochent déjà de vouloir s’enfermer au 13ème étage de la Commission. Bref, la présidente élue a encore du travail pour gagner les cœurs, reconnait l’élu macroniste Stéphane Séjourné. "Il faut qu’elle fasse une tournée des capitales européennes. Il faut aussi qu’elle fasse de la presse, aille devant les micros pour expliquer ce qu’elle fait et s'adresser directement aux opinions publiques européennes", explique-t-il. "C’est un peu la Commission de tous les enjeux, il va falloir prouver que l’on a notre place, avec le Parlement, dans le quotidien des gens."
Ursula von der Leyen et ses commissaires devraient remporter mercredi le dernier vote de confirmation. Mais bientôt, il faudra trouver des majorités politiques sur les grands textes européens : le futur pacte pour le climat, par exemple. Ursula von der Leyen prend officiellement ses fonctions dimanche : le plus dur est donc devant elle.