Le contexte. A six semaines de la conférence de Paris sur le climat, 195 pays entament lundi une dernière semaine de négociations. Une mission au menu du jour : avancer sur le texte d'un accord mondial pour freiner le réchauffement de la planète.
Tout (ou presque se joue) lundi à Bonn. Les premières heures de l’ultime session de négociations au siège de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques vont donner le ton. L’ébauche d'un accord va être proposée par les deux coprésidents des débats, l'Algérien Ahmed Djoghlaf et l'Américain Daniel Reifsnyder, pour la réduction des gaz à effet de serre. Reste à voir si les pays participants le valideront.
Après une courte séance d'ouverture lundi, les délégués se mettront immédiatement au travail jusqu'à 21 heures chaque soir. Sur la table, un texte ramené de 80 à 20 pages, plus lisible, concocté, rappellent les deux coprésidents, à la demande des pays eux-mêmes.
Déjà des amendements demandés. Mais ce projet amputé suscite déjà des réserves et pourrait entraîner des demandes d'amendements. "Il y aura de quoi se bagarrer pendant cette réunion", relève Alden Meyer, de l'organisation américaine Union of Concerned Scientists. "Ce que les négociateurs doivent faire à Bonn, c'est s'assurer que le texte reflète toutes les options, mais suffisamment réduites pour être gérables par les ministres" à la conférence de Paris.
150 copies remises par les Etats. A ce stade, 150 Etats ont remis à l'ONU leur "contribution" pour réduire leurs gaz à effet de serre à horizon 2025-2030, en vue de la conférence de Paris. Cette participation forte, voire inespérée, réjouit les promoteurs d'un accord.
Mais l'ensemble de ces promesses met encore la terre sur une trajectoire de +2,7°C voire 3°. C'est mieux que les +4 à 5C° qui s'annoncent si rien n'est fait, mais on est encore loin de l'objectif de 2° que s'est fixé la communauté internationale. Au-delà de ce seuil, la science promet une multiplication d'événements extrêmes et des conséquences irréversibles sur les espèces, les océans et les économies.
Les Etats attendent des aides financières. En outre, beaucoup de pays en développement exigent un soutien financier et technologique pour réduire leurs émissions, mais aussi faire face aux impacts qu'ils ressentent déjà. Ils attendent particulièrement la concrétisation de la promesse, faite en 2009, de 100 milliards d'aide climatique annuelle de la part des pays du nord pour les pays du sud d'ici 2020.
Des rallonges ont déjà été promises par des institutions financières, des pays comme la France ou le Royaume-Uni, lors d’une réunion financière qui s’est tenue à Lima. Mais cela suffira-t-il à rassurer les pays en voie de développement, en l'absence d'une feuille de route précise d'ici 2020?
Le débat climatique avance donc lentement. Mais il avance, faisant souffler un vent d'optimisme mesuré. Les deux principaux pollueurs mondiaux, la Chine et les Etats-Unis, se sont en particulier accordés sur la nécessité d'accroître "sur la durée" les ambitions en matière de réduction des gaz à effets de serre.