À trois semaines de la conférence de Paris sur le climat, l'ONU lance vendredi un nouvel avertissement : bien que "sans précédent", les promesses de réduction des gaz à effet de serre faites par les Etats sont encore "loin d'être suffisantes" pour contenir le réchauffement à +2°C.
De l'ambition. Ce constat, fait dans un rapport du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE), confirme l'analyse publiée le 30 octobre par la Convention des Nations unies sur les changements climatiques. "Les engagements actuels, combinés avec les mesures prises ces dernières années, représentent une hausse réelle de l'ambition et un niveau d'engagement historique des Etats pour s'attaquer à cet immense défi mondial", souligne Achim Steiner, directeur du PNUE.
La COP 21 décisive. "Pour autant, ils ne suffisent pas à limiter la hausse globale des températures aux 2°C recommandés, et donc à prévenir les pires impacts du changement climatique", ajoute-t-il. L'accord international contre le réchauffement attendu à la conférence de Paris devra donc "adopter une approche dynamique", avec une révision à la hausse régulière des objectifs et des moyens, estime-t-il.
12 gigatonnes de de Co2 en trop en 2030. Selon le rapport du PNUE, réalisé par une équipe internationale de chercheurs, les engagements présentés par 146 pays au 1er octobre aboutiraient à une hausse probable du mercure comprise entre +3 et +3,5°C à l'horizon 2100. Pour limiter cette hausse à +2° par rapport à la Révolution industrielle -l'objectif que s'est fixé la communauté internationale-, il faudrait ne plus émettre dans l'atmosphère que 42 gigatonnes (Gt) équivalent CO2 en 2030, contre 52,7 Gt aujourd'hui. Si rien n'était entrepris, on serait à 60 Gt en 2030. Mais, même si tous les pays tiennent leurs promesses, 54 Gt seront encore émises en 2030, soit 12 de trop. Les deux tiers du chemin restent donc à parcourir.