La Chine, principal soutien économique de Pyongyang, a annoncé lundi suspendre "entièrement" ses importations de fer, de plomb, de minerais et de produits de la mer en provenance de Corée du Nord, en application des nouvelles sanctions de l'ONU.
Des exportations vitales pour la Corée du Nord. À partir de mardi minuit, "toutes les importations de charbon, fer, minerai de fer, plomb, minerai de plomb, et d'animaux aquatiques et produits de la mer en provenance de Corée du Nord seront interdites", a détaillé le ministère du Commerce dans un communiqué. Il s'agit "d'une mise en oeuvre de la résolution onusienne 2371", a-t-il précisé. La Chine, destinataire l'an dernier de plus de 92% des exportations nord-coréennes, apporte un soutien économique et financier vital au régime stalinien.
Priver la Corée du Nord de devises. Pékin, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, avait approuvé le 6 août une septième volée de sanctions économiques internationales contre la Corée du Nord. Ce texte, riposte au tir par Pyongyang de missiles intercontinentaux, est censé priver Pyongyang d'un milliard de dollars (près de 850 millions d'euros) de recettes annuelles, lui retirant ainsi une source cruciale de devises.
Le président américain Donald Trump avait néanmoins redouté que les sanctions aient un "effet limité", et il avait jugé jeudi dernier que la Chine devait "faire beaucoup plus" pour mettre la pression sur son turbulent voisin. En retrait face à la récente escalade verbale entre les États-Unis et Pyongyang, Pékin a de son côté exhorté "à la retenue", et le ministère chinois des Affaires étrangères Wang Yi avait assuré que son pays appliquerait "à 100%" les nouvelles sanctions.
Une application progressive des sanctions économiques par la Chine. Les importations chinoises en provenance de Corée du Nord ont reculé de près de 7% sur les cinq premiers mois de 2017, selon des chiffres des douanes chinoises, plombées par l'arrêt mi-février des achats de charbon nord-coréen. Cette interruption, suite à de précédentes sanctions votées à l'ONU, faisaient déjà disparaître une source de revenus essentielle pour Pyongyang. Parallèlement à l'application de sanctions, Pékin prône une résolution "par le dialogue" du dossier nord-coréen, renvoyant volontiers dos à dos Washington et Pyongyang.