C'est un récit accablant. L'enquête judiciaire française sur l'accident de l'avion d'Air Algérie, qui avait fait 116 morts dont 54 Français en juillet 2014 au Mali, révèle une série d'erreurs "tragiques", écrit jeudi le Figaro. La cause principale de l'accident est "la non-activation du système d'antigivre des sondes moteur, alors que la température extérieure et la zone humide traversée requéraient sa mise en place", selon les deux juges d'instruction qui ont rencontré mardi les familles des victimes. Le Bureau d'enquêtes et analyses (BEA) avait déjà annoncé en avril dernier que l'équipage n'avait vraisemblablement pas activé ce système, conduisant au dysfonctionnement de certains capteurs.
Une accumulation de dysfonctionnements. Ensuite, poursuit le Figaro, "pour tenter de récupérer l'assiette de l'appareil", le pilote aurait tiré le manche en arrière, au lieu de le pousser en avant, ce qui a amplifié le décrochage de l'appareil. Le quotidien énumère d'autres faits et dysfonctionnements qui n'expliquent pas à eux seuls le crash mais y contribuent par leur accumulation. Par exemple, le simulateur de vol sur lequel s'entraînait l'équipage n'était "pas exactement celui de l'avion".
Un seul vol en Afrique pour le pilote. D'autre part, si le pilote et le copilote avaient une expérience importante - tout en étant des "saisonniers", exerçant un autre métier six mois de l'année - ils n'avaient à leur actif qu'un seul vol en Afrique, où les conditions météorologiques sont particulières. A propos de la météo justement, le journal ajoute que l'équipage était parti avec une fiche météo mise à jour plus de deux heures et demie avant le décollage. Le vol AH5017 Ouagadougou-Alger s'était écrasé le 24 juillet 2014 dans le nord du Mali une demi-heure après son décollage. Le McDonnell 83, affrété par Air Algérie auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair, transportait 112 passagers, dont 54 Français, et les six membres de l'équipage étaient espagnols.