En prenant la parole ensemble, les deux principaux Etats de l'Union européenne espèrent faire bouger les lignes. Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont réclamé lundi à Berlin une réponse "unifiée" de l'Europe face à la crise des migrants. Un message déjà martelé à plusieurs reprises mais qui peine à convaincre les pays les plus récalcitrants, notamment ceux de l'Est.
La nécessité d'un "système unifié". "Nous devons mettre en oeuvre un système unifié de droit d'asile", a lancé le chef de l'Etat français devant la presse aux côtés de la chancelière, soulignant qu'il s'agissait d'une "situation exceptionnelle qui (allait) durer". A ses côtés, Angela Merkel a relevé que si l'Union européenne a "de manière globale un même droit d'asile", tous les pays européens doivent le mettre en application "le plus rapidement possible".
La chancelière allemande a par ailleurs souhaité que "la mise en place des centres d'enregistrement dans les pays de première entrée, donc la Grèce et l'Italie" ait lieu dès "cette année". Aucun de ces centres destinés à différencier les migrants relevant du droit d'asile des autres n'a vu le jour depuis que leur création a été décidée fin juin. "Nous ne pouvons tolérer un (tel) retard", a-t-elle insisté.
Et d'une "répartition équitable" de l'effort. Soulignant que la France et l'Allemagne étaient "solidaires", le chef de l'Etat français a également souhaité une "répartition équitable des réfugiés qui relèvent du droit d'asile" en Europe et "un raccompagnement dans la dignité des personnes entrées de manières illégale". "Nous devons également mettre en oeuvre un système unifié de droit d'asile" ainsi qu'une "politique migratoire commune avec des règles communes", a-t-il poursuivi, évoquant "les normes d'accueil" ou la "définition des pays sûrs". "Il est des moments dans notre histoire européenne où nous faisons face à une situation exceptionnelle, aujourd'hui c'est une situation exceptionnelle mais une situation exceptionnelle qui va durer", a conclu François Hollande.