Une perquisition a été réalisée mardi au département publicitaire de Samsung à Séoul dans le scandale de corruption et de trafic d'influence impliquant la confidente de l'ombre de la présidente Park Geun-Hye, rapporte un média sud-coréen. Choi Soon-Sil, 60 ans, est accusée d'avoir usé de son influence sur Park Geun-Hye pour contraindre des groupes industriels, dont Samsung, à verser des fonds à des fondations douteuses, sommes dont elle se servait ensuite à des fins personnelles. Samsung aurait ainsi versé 15,8 millions d'euros à ces fondations, ainsi que jusqu'à 2,8 millions d'euros à Choi Soon-Sil pour financer la formation équestre de sa fille en Allemagne.
Mardi, les enquêteurs ont fait une perquisition à l'agence de publicité de Samsung Cheil Worldwide, rapporte l'agence sud-coréenne Yonhap. Ils auraient découvert des éléments laissant penser que Cheil a fait un don à une fondation sportive contrôlée par la nièce de Choi Soon-Sil, Jang Si-Ho, qui est également une de ses assistantes. Les enquêteurs ont d'ores et déjà interrogé dans cette affaire l'héritier présomptif de Samsung, Lee Jae-Yong.
L'entourage de la présidente déjà mis en cause. Plusieurs collaborateurs de la présidente ont également été interrogés et pour certains arrêtés par le parquet, qui souhaite entendre rapidement Park Geun-Hye. La présidente est soupçonnée d'avoir aidé son amie à obtenir des financements pour les fondations en question, et de l'avoir laissée se mêler aux affaires gouvernementales alors qu'elle n'exerçait pas le moindre rôle officiel.
Un scandale qui indigne les Sud-Coréens. Depuis plusieurs semaines, la présidente est engluée dans cette affaire retentissante centrée sur Choi Soon-Sil, arrêtée début novembre pour fraude et abus de pouvoir. Le parquet de Séoul demande à interroger la présidente, une première pour un chef d'État sud-coréen en exercice. L'affaire scandalise les Sud-Coréens, qui sont descendus en masse dans la rue samedi pour réclamer la démission de Park Geun-Hye, la plus grande manifestation dans le pays depuis les grands rassemblements pro-démocratie de la fin des années 1980. Selon la Constitution sud-coréenne, un chef de l'État en exercice ne peut pas faire l'objet de poursuites pénales, sauf pour insurrection ou trahison. Mais certains font valoir que l'audition d'un président est possible dans le cadre d'une enquête plus vaste.