90 minutes de débat, montre en main. Joe Biden et Donald Trump se sont affrontés pour la première fois depuis quatre ans. À quatre mois de l'élection présidentielle américaine, une soirée difficile pour l'actuel président, lent au démarrage, selon sa vice-présidente Kamala Harris, mais qui a fini en force, dit-elle. Pas de quoi apaiser pour autant les critiques sur l'âge du candidat 81 ans contre 78 pour Donald Trump. Des critiques auxquelles le candidat démocrate a tenté de répondre.
"J'ai été critiqué pendant la moitié de ma carrière parce que j'étais le plus jeune. J'ai été le deuxième sénateur le plus jeune et maintenant, je suis le plus vieux. Ce gars-là, il a trois ans de moins et il est bien moins compétent. Regardez les résultats, regardez ce que moi j'ai accompli, comment j'ai redressé l'horrible situation qu'il m'avait laissée. L'idée que notre pays est faible. Je n'ai jamais entendu un président parler comme ça. Nous sommes le pays le plus fort du monde. Ceux qu'il cajole, comme Poutine ou Kim Jong un, à qui il envoie des lettres d'amour, ils ne veulent pas nous chercher des noises", a-t-il déclaré.
>> LIRE AUSSI - «Vous avez la morale d’un chat de gouttière» : débat tendu entre un Trump plein d'aplomb et un Biden très embrouillé
Un Biden qui semblait fatigué
Joe Biden qui n'y a pas été de main morte avec son adversaire, le traitant de "menteur", de "looser" ou d'avoir le sens moral d'un dépravé. Donald Trump l'a en retour mis au défi de passer un test cognitif et de se comporter comme un Palestinien et d'avoir fait du mauvais travail, notamment au regard de l'inflation qui "est en train de tuer le pays".
Qui remporte le débat ? Il est difficile de dégager un gagnant de cet échange décevant. En revanche, il y a clairement des perdants, les électeurs indécis et ceux qui attendaient d'être rassurés sur les capacités des deux candidats. Joe Biden a confirmé les craintes que suscitent son âge en parlant d'une voix étouffée, en se figeant pendant sa réponse à une question et en paraissant souffrir pendant une grande partie de sa prestation. Ses collaborateurs ont mis sa faiblesse sur le compte d'un rhume.
Un Trump en pleine forme
Par contraste, son adversaire était en pleine forme mais il a fait du Trump en prenant régulièrement des libertés avec les faits et en ignorant une partie des questions qui lui étaient posées. Les deux hommes ont passé un temps considérable à s'accuser mutuellement d'avoir fait subir à leur pays la pire présidence de son histoire et se sont chamaillés jusque sur leur handicap au golf. Ni l'un ni l'autre n'ont fourni une réponse claire aux grandes questions que se pose le pays sur la cherté de la vie ou le contrôle des frontières, par exemple. Les Américains qui vont voter dans quatre mois étaient en droit de s'attendre à des projets sur les quatre années à venir plutôt qu'à des récriminations sur les huit années passées.