C’est une première mondiale. Alors que la COP15 de la biodiversité s’ouvre aujourd’hui à Montréal, l’Union européenne a trouvé ce mardi un accord pour interdire l’importation de produits accélérant la déforestation. Le cacao, le café, le soja, ou encore les meubles... De nombreux objets de la consommation courante sont concernés. Les douanes vont donc devoir vérifier, à partir de 2024, si des matières premières importées ne proviennent pas de terres fraîchement déboisées.
Fournir à la douane les coordonnées GPS des parcelles de culture. Prenons, par exemple, le cas d’un fabricant de chocolat européen qui importe son cacao. Son cacao arrive par bateau au port de Rotterdam, aux Pays-Bas. L’entreprise qui l’importe doit alors présenter à la douane les coordonnées GPS des parcelles où le cacao a été cultivé. Les douaniers regardent alors, à l’aide d’images satellites, si ces parcelles n’ont pas subi de déforestation après 2020.
Airbus déjà spécialisé
Le département "défense et espace" d’Airbus traite des données satellitaires sur le couvert forestier depuis des dizaines d'années, susceptibles de servir aux douanes européennes. "Aujourd'hui, on a des capteurs différents qui fournissent des images tous les jours et ça nous permet de comprendre ce qu’on appelle les paramètres biophysiques du végétal", explique Wendy Carrara, responsable des relations européennes chez Airbus.
"Par exemple, on a des informations sur l'indice de surface des feuilles, la teneur en chlorophylle du végétal et tout un tas de propriétés qui vont nous permettre d'identifier le type de cultures", détaille-t-elle. "On va alors pouvoir faire le distinguo entre plusieurs parcelles, pour les qualifier de forêts, de champs de blé, de maïs ou de colza...", poursuit Wendy Carrara. "On a tout à fait le niveau de finesse nécessaire pour comprendre très précisément ce qui arrive au niveau forestier à l'échelle mondiale", insiste-t-elle.
Des satellites européens et américains pour cartographier à l’hectare près
Airbus possède 14 satellites qui photographient la terre entière. Mais les douanes européennes peuvent aussi compter sur la demi-douzaine de capteurs du réseau Copernicus, et sur les satellites américains, pour affiner leur cartographie précise, à l’hectare près, concernant l’état du couvert forestier.