La Commission européenne dévoile mercredi sa stratégie pour la 5G en Europe. Bruxelles veut fixer des règles de sécurité pour les équipementiers, mais ne compte pas exclure le chinois Huawei, contrairement aux Américains. Depuis des mois, l’entreprise se livre à un lobbying très intense dans la capitale européenne. Les invitations de Huawei pleuvent sur les décideurs et les journalistes européens.
Deux déjeuners-débats ont déjà été organisés en deux semaines, une réception est prévue pour le Nouvel an chinois, et les propositions de voyage de presse en Chine se multiplient. En 2018, l’entreprise chinoise a déclaré presque trois millions d’euros de dépenses de lobbying à Bruxelles. Moins que le champion toutes catégories Google, mais beaucoup plus que ses concurrents européens Ericsson ou Nokia.
"On se bat pour survivre"
En termes de lobbying, Huawei est passé à la vitesse supérieure. Son porte-parole à Bruxelles, Jakub Hera Adamovitz ne s’en cache pas. "On se bat pour survivre. On a augmenté nos effectifs avec une vingtaine de personnes dans notre bureau bruxellois", explique-t-il. Ses équipes comptent notamment des profils déjà introduits au sein des institutions européennes. "Chaque personne présente à Bruxelles vise à être efficace", assume la porte-parole.
Le géant chinois veut convaincre les Européens qu’elle n’est pas le cheval de Troie de Pékin, contrairement à ce qu’affirment les Américains. D’ailleurs, à Bruxelles, les employés chinois ne sont pas en première ligne. Une mesure délibérée : lors des deux derniers déjeuners-débats, les intervenants étaient tous des Européens.