Les autorités birmanes ont rasé depuis l'année dernière au moins 55 villages auparavant peuplé de Rohingyas, rapporte vendredi l'ONG Human Right Watch (HRW) qui dit s'appuyer sur l'analyse de photos satellites.
Dissimuler des exactions ? Selon HRW, ces démolitions ont peut-être en outre servi à effacer les traces d'exactions commises par l'armée birmane depuis le 25 août, quand des rebelles rohingyas ont attaqué une trentaine de postes de police et une base militaire de l'Etat d'Arakan. Quelque 688.000 musulmans rohingyas ont depuis trouvé refuge au Bangladesh. Beaucoup d'entre eux ont fait état de meurtres et de viols commis par l'armée birmane, également accusée d'avoir incendié des bâtiments.
"Une menace pour la mémoire". Selon HRW, 362 villages ont été partiellement ou complètement détruits depuis août. "Beaucoup de ces villages ont été le théâtre d'exactions contre les Rohingyas et ils devraient être préservés afin que les experts désignés par les Nations unies pour évaluer ces atrocités puissent collecter les preuves et identifier les responsables", a dit Brad Adams, directeur de HRW pour l'Asie. "Raser ces zones constitue une menace à la fois pour la mémoire et pour les revendications légitimes des Rohingyas qui vivaient là."