Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire est arrivé lundi à Athènes pour une courte visite destinée à "faciliter les négociations" avant un Eurogroupe consacré en grande partie à la Grèce jeudi.
Faciliter un accord. "Le but de ma visite en Grèce est de faciliter les négociations pour qu'il y ait un accord (à l'Eurogroupe de) jeudi, qui donne à la Grèce une perspective de stabilité et de croissance", a déclaré Bruno Le Maire au quotidien grec Kathimerini. Il doit rencontrer successivement le ministre des Finances Euclide Tsakalotos, le Premier ministre Alexis Tsipras et le gouverneur de la Banque de Grèce Yannis Stournaras.
Une négociation bloquée. La Grèce a besoin que l'Eurogroupe s'entende sur le prochain déboursement qui sera fait au pays, dans le cadre de son plan d'aide de 86 milliards d'euros signé en juillet 2015. La Grèce doit en effet rembourser plus de sept milliards d'euros à ses créanciers le mois prochain.
Mais la situation est actuellement bloquée parce que la zone euro, en particulier l'Allemagne, veut que le FMI participe financièrement au plan, mais celui-ci ne veut pas le faire sans engagement des Européens à alléger la dette grecque (179% du PIB). Or Berlin est très réticent à un tel engagement avant les législatives de septembre.
Une proposition de la France. Alors que la Commission a appelé les créanciers de la Grèce à "ne pas jouer avec le feu", le FMI a laissé entendre la semaine dernière qu'il était prêt à donner du temps aux Européens afin de préserver le versement vital pour juillet. La Grèce n'approuve pas un tel compromis, de nature selon elle à retarder son retour sur les marchés. Selon le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, la France est pour sa part porteuse "d'une proposition comportant un mécanisme automatique d'ajustement des mesures à moyen terme sur la dette en fonction des rythmes de croissance" de la Grèce.
Alors qu'il est en poste depuis moins d'un mois, Bruno Le Maire a multiplié les rendez-vous sur la Grèce, avec notamment la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble et Jeroen Dijsselbloem, le président néerlandais de l'Eurogroupe.