Le Capitole des Etats-Unis a été visé vendredi par une nouvelle attaque lorsqu'un jeune homme a précipité sa voiture sur des policiers, tuant un agent et en blessant un autre avant d'être abattu. Joe Biden s'est dit "dévasté" par cet acte survenu près de trois mois après l'assaut meurtrier du siège du Congrès à Washington, mené par des manifestants pro-Trump parmi lesquels figuraient des militants d'extrême droite.
L’identité de l’homme abattu révélé par les médias américains
Cette fois-ci, l'attaque ne semblait pas avoir été menée par un suprémaciste blanc. La police n'a pas révélé l'identité du suspect, qui a brandi un couteau avant d'être abattu. Mais les médias américains ont affirmé qu'il s'agissait de Noah Green, un jeune homme noir âgé de 25 ans. Ils ont diffusé sa photo ainsi que celle de sa page Facebook, sur laquelle il exprimait sa sympathie pour le dirigeant du mouvement "Nation of Islam", Louis Farrakhan, régulièrement dénoncé pour avoir tenu des propos antisémites.
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Le réseau social a réagi dans la soirée par un communiqué, où il indique avoir retiré les comptes Facebook et Instagram du suspect, et "tout contenu qui fait l'éloge, soutient, ou représente l'attaque ou le suspect".
L'attaque ne paraît pas "liée au terrorisme"
D'autres détails sur le suspect ont également commencé à émerger dans la soirée. L'université Christophe Newport a ainsi confirmé à l'AFP que Noah Green était diplômé en finance de cette institution de Virginie (nord-est) depuis 2019. L'attaque ne paraît pas "liée au terrorisme, mais nous allons bien évidemment continuer d'enquêter", avait précisé plus tôt le chef de la police de Washington, Robert Contee.
Le traumatisme du 6 janvier encore très présent
Les élus du Congrès sont en vacances parlementaires cette semaine, mais certains membres de leurs équipes, des employés, des journalistes et des policiers étaient présents lors de ces faits, survenus en tout début d'après-midi. Tous ces habitués du Capitole sont encore traumatisés par l'attaque du 6 janvier qui avait fait cinq morts, dont un policier.
"Nous savons à quel point les temps sont durs pour le Capitole, pour tous ceux qui y travaillent et ceux qui le protègent", a souligné Joe Biden dans un communiqué, en ordonnant la mise en berne des drapeaux des bâtiments publics fédéraux.
Intervention rapide de la Garde nationale
Boucliers à la main, des militaires de la Garde nationale avaient rapidement pris position vendredi autour de l'imposant bâtiment blanc et près de barrages de police qui bloquaient la route. Ils sont déployés à Washington depuis l'assaut de janvier. Sur une grande avenue toute proche, le véhicule bleu de l'assaillant est resté embouti contre une barrière pendant plusieurs heures, avant d'être déplacé.
"Le suspect a percuté deux de nos agents avec sa voiture", puis a heurté une barrière, a expliqué la cheffe de la police du Capitole à Washington, Yogananda Pittman. "A ce moment-là, le suspect est sorti du véhicule avec un couteau à la main" et "a commencé à s'avancer vers les agents", qui lui ont "tiré" dessus. Il est décédé vers 13h30 (17h30 GMT).
L’agent tué était en service depuis 18 ans
C'est avec la voix brisée par l'émotion que la cheffe de la police du Capitole a annoncé la mort de son agent, William Evans, qui travaillait dans ses services depuis 18 ans. "La police du Capitole traverse une période extrêmement difficile depuis les événements du 6 janvier", a-t-elle confié.
La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a ordonné de mettre les drapeaux en berne au Capitole en hommage au policier décédé, "martyr pour notre démocratie". "Aujourd'hui, encore une fois, ces héros ont risqué leurs vies pour protéger le Capitole et notre pays", a-t-elle écrit. "Encore une fois, des agents courageux de la police du Capitole ont été violemment attaqués pendant qu'ils faisaient tout simplement leur travail", a renchéri le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.
Certaines des barrières autour du Capitole retirées récemment
L'enceinte du Capitole avait été placée sous très haute protection après l'assaut début janvier. Certaines des barrières avaient été retirées récemment, et le périmètre de sécurité resserré autour du bâtiment principal et son célèbre dôme. Les faits se sont produits près d'un point de contrôle du côté du Sénat, là où entrent de nombreux parlementaires lorsque le Congrès est en séance.
Plusieurs milliers de partisans de Donald Trump s'étaient jetés à l'assaut du siège du Congrès le 6 janvier, au moment où les élus certifiaient la victoire de son rival démocrate Joe Biden à la présidentielle. Cinq personnes sont mortes au cours de cette attaque, et plus de 300 personnes ont été arrêtées jusqu'ici en lien avec leur participation à l'assaut. Accusé d'"incitation à l'insurrection" par la Chambre des représentants, l'ancien président Donald Trump avait été acquitté par le Sénat à l'issue d'un procès mené tambour battant en février.