Les émeutes qui ont lieu en Catalogne depuis le mercredi 16 octobre contre les condamnations de neuf dirigeants séparatistes montrent le vrai visage des manifestants pro-indépendance, selon Vincent Hervoët. Pour notre éditorialiste international, c'est même la preuve que le mouvement indépendantiste se radicalise.
Il y a deux ans, c’était la révolution des sourires. Mais on ne rigole pas avec la révolution. Lundi des leaders indépendantistes ont été condamnés à des années de prison ferme. Les sourires se sont figés. Les manifestants ont mis des masques. Le mouvement qui était pacifique et bavard, tourne à l’émeute. Routes coupées, batailles rangées, grève générale : l’Espagne rattrapée par l’ivresse du chaos.
Cinq colonnes de manifestants venus de toute la Catalogne ont rendez vous tout à l’heure à Barcelone. Ils appellent à un tsunami démocratique. Ce mot, c’est un aveu.
Un tsunami balaie tout sur son passage…
C’est un raz de marée pour submerger les institutions, la police, la justice, l’Etat de droit. Le tsunami, c’est le peuple en armes qui prend tous les droits, notamment le droit à l’indépendance. L’idée que la révolution est légitime, qu’on est juridiquement irresponsable quand on est politiquement majoritaire. Le Président de la Généralité dénonce la violence du bout des lèvres. Il veut ressortir les urnes comme d’autres ressortent les fusils. Il promet l’indépendance en 2021.
La Catalogne est en ébullition et l’Espagne est en panne. Dans un mois, les quatrièmes élections générales en quatre ans et toujours pas de majorité en vue. Un tsunami menace et le pays se noie.