"C’est une secousse importante du système. La montée du mouvement populiste est préoccupante mais il faut voir aussi qu'ils répondent à des peurs et n'apportent pas de solutions". Nikolaus Meyer-Landrut, ambassadeur d’Allemagne en France, est revenu lundi, au micro de Jean-Pierre Elkabbach, sur Europe 1, sur la percée du parti anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD). Ce parti a effectué une percée lors de trois scrutins régionaux dimanche en Allemagne. Le parti d'Angela Merkel, la CDU, a été battu dans deux régions.
Une majorité au Bundestag large. "C’est un résultat qui n’est pas confortable", commente l'ambassadeur allemand. Mais selon lui, l'entrée du parti anti-immigration dans les Länder, n'est pas une situation totalement inédite. "L’Allemagne a connu dans les dernières années, à des moments différents, des mouvements d’extrême droite avec des positions dans les Länder, mais jamais au Bundestag (le parlement fédéral allemand). La majorité du gouvernement au Bundestag est stable et très large. Les élections fédérales auront lieu dans un an et demi. C'est préoccupant aujourd'hui mais ce n'est pas encore le chamboulement complet", rassure-t-il.
Merkel maintiendra sa politique. "Ces résultats dans les Länder vont renforcer la conviction de la chancelière et de son gouvernement de trouver des solutions pour la question des réfugiés. Il faut rapidement que le nombre de personnes arrivées en Allemagne descende de manière significative et durable", détaille le diplomate. "Il faut des résultats qui soient clairs et compréhensibles pour les citoyens. Je suis persuadé qu'Angela Merkel va maintenir sa politique. Elle va faire comprendre en Europe et en Allemagne que la solution doit être européenne, internationale."
50% de titres de séjour accordés. Plus d'un million de réfugiés sont arrivés en Allemagne en 2015. Ils sont 200.000 depuis janvier. “Chaque cas de demandeur d’asile est instruit individuellement. Dans tous les cas instruits l’an dernier, la moitié a obtenu un titre de protection de séjour. 50% d'entre eux devront repartir." Selon lui, l’objectif de l'Allemagne a toujours été de maintenir le droit d’asile et de protéger ceux qui viennent de situation de guerre.