Les grandes manœuvres pour les élections européennes de 2019 ont déjà commencé. Les 27 dirigeants européens planchent vendredi à Bruxelles sur l’organisation du scrutin et sur la manière dont sera désigné le prochain président de la Commission européenne. Des choix sur lesquels Emmanuel Macron aimerait bien peser, lui qui mise beaucoup sur l’Europe. Mais le président de la République a un problème : il n’appartient à aucune famille politique européenne.
Pas (encore) de rattachement pour LREM. Car l Union européenne est d'abord une affaire de famille, c’est-à-dire de partis. Par exemple, le Parti populaire européen pour les conservateurs comme Les Républicains, ou les socio-démocrates pour le Parti socialiste. Ces familles se répartissent les postes, leurs poids lourds s’accordent avant les sommets européens. Or, aujourd’hui, Emmanuel Macron est un peu orphelin, La République en Marche n’a pas choisi de famille politique, ce qui pourrait compliquer la tâche de son fondateur qui ne cache pas sa volonté de prendre le contrôle de la machine européenne pour mieux la relancer.
"Le président Macron ne peut pas se permettre d'envoyer des représentants aux Parlement européen qui seraient uniquement des Français sans relais chez nos grands partenaires", estime auprès d'Europe 1 le conservateur Alain Lamassoure. "Pour le Parlement de demain, il faut qu'il se rattache à une famille existante ou qu'il crée une famille européenne. Il va avoir un choix qui n'est pas évident à faire."
Bousculer les équilibres politiques. L’Elysée a tenté une stratégie de contournement, avec les listes transnationales, mais le Parlement a refusé cette idée lors d'un vote en assemblée plénière début février. Désormais, Paris mise plutôt sur l’après élection. En Europe aussi, la gauche est laminée, et la droite divisée, explique l’entourage du chef de l'Etat. Il rêve d’une recomposition qui opposerait souverainistes et pro-européen, ce qui permettrait aux macronistes de trouver enfin une famille.