Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini et le Premier ministre hongrois Viktor Orban ont critiqué avec virulence la Commission européenne de Bruxelles lors d'un rassemblement organisé à Pontida, en Italie. Dans un discours teinté de nationalisme et d'opposition aux politiques européennes, les deux dirigeants ont dénoncé la bureaucratie bruxelloise, l'accusant de nuire à leurs pays respectifs et de favoriser des intérêts extérieurs.
Une attaque contre "les écoterroristes" de Bruxelles
Devant des milliers de partisans réunis pour la fête annuelle de la Ligue à Pontida, Matteo Salvini, chef de la Ligue anti-migrants, a lancé une charge contre la Commission européenne, qualifiant ses membres d'"écoterroristes". Selon lui, les mesures environnementales imposées par Bruxelles mettent en péril l’économie italienne et particulièrement les secteurs de l’agriculture et de l’industrie.
"Nous avons le devoir de défendre les entrepreneurs et les agriculteurs italiens dont le travail est mis en danger par les écoterroristes de Bruxelles", a-t-il martelé devant la foule. Le vice-Premier ministre a également dénoncé ce qu'il perçoit comme une volonté de Bruxelles de "fermer les élevages et les usines", prétendant que ces décisions serviraient davantage les intérêts des "Turcs, des Chinois et des multinationales" que ceux des Européens.
Viktor Orban réitère son refus d'accueillir des migrants
Viktor Orban, figure phare de l'extrême droite européenne et invité d'honneur de l'événement, a profité de cette tribune pour réaffirmer son opposition aux politiques migratoires de l’Union européenne. En froid avec la Commission européenne depuis des années, le Premier ministre hongrois a une nouvelle fois menacé de transporter les migrants refusés par la Hongrie jusqu'en Belgique, siège des institutions européennes.
"Nous ne renoncerons jamais à notre liberté et nous ne céderons jamais nos pays aux étrangers", a t-il déclaré, soutenu par un public acquis à sa cause. Pour lui, ni "les bureaucrates de Bruxelles", ni les "puissances financières", ni les migrants ne doivent dicter la politique intérieure de la Hongrie.
Un bras de fer avec la Commission européenne sur les fonds européens
Au-delà de la question migratoire, Viktor Orban a également critiqué la décision récente de la Commission européenne de réduire les prochains paiements de l’UE en faveur de la Hongrie. La Commission souhaite récupérer 200 millions d’euros d’amendes infligées à Budapest pour son refus de respecter les règles en matière d'asile. Une sanction que le dirigeant nationaliste qualifie d'injustice, insistant sur le fait que la Hongrie ne fait que "défendre l’Europe" contre l’immigration illégale.
"La gauche européenne et les bureaucrates de Bruxelles punissent la Hongrie, parce que nous ne faisons pas entrer les migrants illégaux", a-t-il dénoncé, qualifiant cette situation de "honte". Il a répété sa menace de transporter les migrants de Budapest à Bruxelles si la pression européenne persistait.
Les discours des deux hommes politique s’inscrivent dans le cadre d’une alliance plus large entre partis nationalistes et eurosceptiques européens. Le parti de Salvini, la Ligue, fait partie du groupe Patriotes pour l’Europe au Parlement européen, aux côtés du Fidesz de Viktor Orban et du Rassemblement National (RN) français. Ces formations politiques, toutes critiques de l’Union européenne, cherchent à promouvoir une Europe plus protectionniste et conservatrice, tout en rejetant les politiques d’accueil des migrants et les régulations environnementales. En attendant, les alliances populistes et nationalistes continuent de s’affirmer comme une force de contestation face aux politiques communautaires.