Israël prépare une réponse à l'attaque de missiles lancée sur son territoire par l'Iran, a annoncé samedi un responsable militaire, à l'heure où l'armée israélienne mène de nouvelles frappes contre le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, alliés de Téhéran. L'attaque iranienne de mardi, la deuxième depuis avril, et la menace de riposte israélienne, ont attisé les craintes d'un embrasement au Moyen-Orient.
Les informations à retenir :
- Le Hezbollah fait état de nouveaux combats avec l'armée israélienne
- Le Hamas annonce la mort d'un de ses commandants dans une frappe israélienne sur le nord du Liban
- L'armée israélienne dit avoir frappé des combattants du Hezbollah dans une mosquée
- L'armée israélienne a assuré avoir tué 250 membres du Hezbollah et frappé plus de 2.000 sites
- Macron se prononce pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël utilisées à Gaza
- Plusieurs explosions entendues au sud de Beyrouth après des appels israéliens à évacuer
Israël lance aux habitants de la banlieue sud de Beyrouth de nouveaux appels à évacuer
L'armée israélienne a lancé samedi soir de nouveaux appels à évacuer aux habitants de la banlieue sud de Beyrouth, où elle continue de viser des cibles du mouvement islamiste libanais Hezbollah.
"Pour votre sécurité et celle des membres de votre famille, vous devez immédiatement évacuer les bâtiments désignés et ceux qui leur sont adjacents et vous en éloigner d'au moins 500 mètres", a écrit le porte-parole de l'armée pour le public arabophone, Avichay Adraee, sur son compte X, en mentionnant plusieurs quartiers de la banlieue sud. Plusieurs explosions ont été entendues au sud de Beyrouth après les appels israéliens à évacuer.
Israël va répondre à l'attaque de l'Iran
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré samedi que son pays avait le droit de se défendre et qu'il répondrait à l'attaque de l'Iran qui lancé mardi environ 200 missiles sur Israël.
"L'Iran a déjà lancé à deux reprises des centaines de missiles sur notre territoire et nos villes, des missiles balistiques (...), aucun pays au monde n'accepterait une telle attaque (...). Israël a le devoir et le droit de se défendre et de répondre à ces attaques, et c'est ce que nous ferons", a déclaré Benjamin Netanyahu dans un communiqué. La première attaque de missiles de l'Iran contre Israël avait eu lieu en avril.
Netanyahu dit "honte" à Macron et aux dirigeants qui appellent à des embargos d'armes contre Israël
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a critiqué samedi le président français, Emmanuel Macron, et les dirigeants des pays qui ont appelé à l'arrêt des livraisons d'armes à Israël dans la cadre de la guerre contre le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah au Liban.
"Alors que Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l'Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d'Israël. Pourtant, le président Macron et d'autres dirigeants occidentaux appellent maintenant à des embargos sur les armes contre Israël. Ils devraient avoir honte", a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué de son bureau.
Les 88 membres de la Francophonie demandent un cessez-le-feu "immédiat et durable"
Les 88 membres de l'Organisation internatnionale de la Francophonie, dont la France, le Canada ou encore la Belgique, demandent "unanimement" un cessez-le-feu "immédiat et durable" au Liban, autre membre de l'OIF, sous le feu de frappes israéliennes, a annoncé samedi le président français Emmanuel Macron.
"Nous nous sommes exprimés unanimement en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et durable et avons dit notre engagement pour la désescalade des tensions dans la région", a indiqué le président français lors d'une conférence de presse de clôture du 19e sommet de l'OIF, qui se tenait en France. Emmanuel Macron a également remercié les membres de l'OIF "d'avoir approuvé l'organisation par la France d'une conférence internationale de soutien au Liban" en octobre.
Bombardements violents sur les fiefs du Hezbollah au Liban
Israël "prépare une réponse", a indiqué à l'AFP un responsable militaire israélien sous couvert d'anonymat, deux jours avant le premier anniversaire de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. Après avoir affaibli le Hamas lors d'une offensive dévastatrice de représailles toujours en cours dans le territoire palestinien assiégé, Israël a déplacé mi-septembre l'essentiel de ses opérations vers le front libanais, ouvert par le Hezbollah en soutien au Hamas au début de la guerre à Gaza.
Son armée a lancé une campagne de bombardements aériens violents et meurtriers sur les fiefs du Hezbollah au Liban, tuant le 27 septembre son chef Hassan Nasrallah, considéré comme l'homme le plus puissant du pays, dans un raid dévastateur contre le QG central du mouvement situé selon Israël sous des immeubles dans la banlieue sud de Beyrouth.
Vendredi avant l'aube, elle a encore violemment pilonné la banlieue sud, visant, selon le site d'information israélien Ynet, Hachem Safieddine, potentiel successeur à Nasrallah. L'armée n'a pas confirmé cette information.
Mais samedi, un responsable du Hezbollah a affirmé à l'AFP que le contact avec Hachem Safieddine avait été "perdu" depuis les frappes de vendredi. Une deuxième source proche du mouvement a affirmé que ce dernier "tente d'atteindre le siège qui a été visé sous terre". L'armée israélienne a affirmé avoir tué "la plupart" des chefs du Hezbollah lors d'opérations ces derniers mois contre le mouvement qui a été "infiltré" par Israël selon des experts.
Des affrontements avec des soldats israéliens
Mi-septembre, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a fait figurer le retour chez eux des dizaines de milliers de déplacés du nord d'Israël, frontalier du sud du Liban, parmi les objectifs de guerre qu'il poursuit. Israël veut en finir avec la menace que le Hezbollah fait peser à sa frontière nord avec ses tirs de roquettes et éloigner ses combattants des régions frontalières du sud du Liban. Outre les bombardements aériens, ses forces ont engagé lundi une opération terrestre dans le sud du Liban. Neuf soldats y sont morts depuis.
L'armée, qui affirme y mener des raids "limités, localisés et ciblés", a indiqué avoir tué des membres du Hezbollah et localisé entrepôts d'armes et tunnels souterrains. Le mouvement libanais a rapporté samedi des affrontements avec des soldats dans cette région. Il a aussi annoncé le tir de nouvelles roquettes sur une base aérienne près de Haïfa et une entreprise industrielle militaire dans le nord d'Israël. De nouvelles frappes israéliennes ont également secoué la banlieue sud de Beyrouth.
Macron favorable à l'arrêt des livraisons d'armes à Israël utilisées à Gaza
L'armée israélienne a lancé le 23 septembre des bombardements massifs principalement contre les fiefs du Hezbollah dans l'est et le sud du Liban ainsi que dans la banlieue sud. Des colonnes de fumée continuent de s'échapper de sites visés dans la banlieue sud, où des habitants viennent à la hâte rassembler quelques affaires. Dans un quartier voisin, Abou Abbas, un restaurateur de 62 ans dit à l'AFP vouloir rester chez lui malgré les frappes "de plus en plus fortes chaque nuit".
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Selon le Hamas, deux de ses responsables ont été tués dans des frappes israéliennes au Liban, l'un dans le nord et l'autre dans l'est. L'armée a confirmé les avoir tués. D'après les autorités, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont plus d'un millier depuis le 23 septembre. Environ 1,2 million de personnes ont été déplacées.
Selon Téhéran, les quelque 200 missiles tirés mardi vers Israël constituaient une réponse "légitime" à l'assassinat de Hassan Nasrallah et à celui le 31 juillet d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, tué dans une explosion à Téhéran imputée à Israël. Vendredi, le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a prévenu que ses alliés poursuivraient le combat contre Israël.
Le président américain Joe Biden a déconseillé à Israël de s'en prendre aux sites pétroliers iraniens. Son prédécesseur et candidat républicain à sa succession, Donald Trump, a suggéré des frappes sur les installations nucléaires de l'Iran. Emmanuel Macron s'est quant à lui prononcé samedi pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël qui sont utilisées dans le conflit à Gaza. "La priorité, c'est qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza", a déclaré le président français.
Plus de 40.000 personnes tuées à Gaza depuis un an, selon le Hamas
Dans la bande de Gaza, affamée et ravagée par 12 mois de guerre et dont l'immense majorité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, 12 personnes, dont des enfants, ont été tuées par des frappes israéliennes, selon des sources médicales et la Défense civile. Depuis le début de la guerre, 41.825 personnes ont été tuées à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
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Sur ces deux fronts, "nous sommes en train de gagner", s'est récemment prévalu Benjamin Netanyahu. Il doit prononcer lundi un discours à la nation pour commémorer l'attaque du Hamas, dont le bilan s'élève à 1.205 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l'armée.