Après 17 mois de crise électorale, Benjamin Netanyahou est arrivé au tribunal de Jérusalem dimanche pour une nouvelle bataille, judiciaire cette fois. Le Premier ministre israélien est accusé de corruption, fraude et d'abus de confiance, dans trois affaires différentes. Il devient ainsi le premier chef de gouvernement de l'histoire du pays à faire face à des accusations criminelles en cours de mandat.
Le "système Netanyahou"
Benjamin Netanyahou, 70 ans, est accusé d'avoir reçu pour 700.000 shekels (180.000 euros) de cigares, champagne et bijoux de la part de personnalités richissimes en échange de faveurs financières ou personnelles ainsi que de possibles ententes avec des patrons de presse, dans le but de s’assurer une couverture médiatique favorable. Mais en réalité, c’est tout un "sytème Netanyahou", avec ses pressions, ses amis qui trahissent et ses manigances qui va être exposé sur la place publique ces prochains mois.
Le procès pourrait durer plusieurs années
Le Premier ministre attaque les juges, et mobilise ses soutiens. Deux heures avant le début des procédures, plus d'une centaine de ses supporters, drapeaux israéliens au vent, se sont rassemblés à proximité du tribunal quadrillé par la police. A l'issue de ce procès, qui pourrait durer plusieurs années, Benjamin Netanyahou risque jusqu'à 10 ans de prison. En Israel, le pouvoir ne protège pas contre la justice. Avant lui, Ehud Olmert, ancien Premier ministre, avait déjà été inculpé, après voir démissionné, pour corruption, puis reconnu coupable d'avoir touché des pots-de-vin. Il avait passé 16 mois en prison.