En Pologne, la loi empêche les réfugiées ukrainiennes d’avorter alors que nombre d’entre elles ont été violées par des soldats russes. La loi polonaise sur l’avortement est particulièrement restrictive : l’IVG n’est autorisée qu’en cas d’inceste, de viol ou de danger de mort pour la mère.
"Elles sont seules et nerveuses"
Le nombre d’appels à l’aide augmente chaque semaine. Nastya Podorozhnya a créé une ligne d’assistance sur Telegram pour informer et soutenir notamment celles qui passent la frontière enceintes et qui souhaitent avorter. "Elles sont seules, dans un endroit où elles viennent d’arriver, parfois c’est juste un abri. Elles sont toutes nerveuses. Récemment une femme m’a envoyé un message, elle était dans une salle de bain, elle saignait, elle voulait juste être avec quelqu’un, nous avons parlé de la météo… Pour moi, tout ça, c’est continuer à les traumatiser", témoigne-t-elle sur Europe 1.
"C'est déjà compliqué pour les Polonaises, pour les réfugiées c'est encore pire"
Certaines ont été violées par des soldats russes. Si l’IVG est autorisée dans ce cas en Pologne, ce n’est qu’en théorie. Car la procédure décourage les victimes, souligne Mara Clarke. Elle est membre de l’association Avortement sans frontières.
"Vous devez prouver que vous avez été violée, faire un rapport assez crédible pour que la police vous croit. C’est déjà compliqué pour les femmes polonaises mais pour les réfugiées, c’est encore pire. Elles sont choquées parce que dans l’Ukraine qu’elles ont quitté, l’IVG est légale", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
Ceux qui aident, risquent la prison. Ils organisent dans le secret la poursuite de l’exode jusqu’à un pays qui autorise l’avortement ou envoient des pilules abortives par la poste.