Alors que la France s'est engagée à fournir chaque jour à l'Allemagne jusqu'à 5% de ses importations de gaz, elle se heurte pour l'heure à quelques pépins techniques. Berlin, qui ne reçoit plus le moindre kilowattheure de gaz en provenance de Russie, a ainsi sollicité l'aide de Paris qui, en contrepartie, recevra de l'électricité de la part de son voisin.
Cependant, les livraisons n'ont toujours pas commencé ce mercredi matin car le gazoduc prévu à cet effet n'est pas encore fonctionnel. Auparavant, il permettait de réceptionner le gaz russe et a donc été conçu pour fonctionner d'ouest en est. L'inversion des flux prend du temps et nécessite plusieurs interventions.
Une question d'odeur
"Transporter du gaz, ce n’est pas comme transporter de l’électricité. Il y a un sens de transport. Il y a des étapes intermédiaires dans lesquelles on remet de la pression pour que le gaz continue à avancer", détaille Patrick Geoffron, professeur spécialiste de l’énergie. "Cela explique que ça ait pris quelques semaines pour procéder à cette inversion des flux", poursuit-il.
>> LIRE AUSSI - Gaz : les ménages ne seront pas concernés par d'éventuelles coupures, assure Élisabeth Borne
Autre sujet de discussion entre la France et l’Allemagne : l’odorisation du gaz. Dans l'Hexagone, le gaz est odorisé pour prévenir toute fuite ce qui n'est pas le cas en Allemagne. Le gazoduc d’Obergailbach comportait une étape d’odorisation du gaz russe transitant par le territoire allemand. Berlin a finalement accepté d'adopter de manière exceptionnelle la règle française.
L'acheminement du gaz français à destination de l'Allemagne ne devrait toutefois plus tarder. GRT Gaz, le transporteur français, a confirmé à Europe 1 que les livraisons devaient théoriquement débuter cette semaine.