Equateur : un journaliste assassiné dans un guet-apens

Patricio Aguilar, 54 ans, a été abattu de plusieurs balles mardi dans une maison à Fundo Limon, un quartier violent de la ville de Quininde, a indiqué Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué. Il a été assassiné dans un guet-apens, ont annoncé mercredi des groupes de défense de la liberté de la presse.
Un journaliste équatorien qui avait dénoncé plusieurs meurtres dans sa ville engluée dans la violence des narcotrafiquants a été assassiné dans un guet-apens, ont annoncé mercredi des groupes de défense de la liberté de la presse. Patricio Aguilar, 54 ans, a été abattu de plusieurs balles mardi dans une maison à Fundo Limon, un quartier violent de la ville de Quininde, a indiqué Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué. "Ils ont tiré à plusieurs reprises sur le journaliste, laissant au moins 27 douilles sur les lieux du crime".
Patricio Aguilar était le directeur du journal local "El Libertador de Quininde", dans la province d'Esmeraldas voisine de la Colombie, premier producteur mondial de cocaïne. Pays dollarisé dont les ports donnent sur le Pacifique, l'Équateur est devenu en quelques années un haut lieu d'expédition vers les États-Unis, premier consommateur mondial de cocaïne, et l'Europe. RSF a rappelé que Patricio Aguilar avait reçu des menaces suite à ses différents articles relatant la violence dans la province d'Esmeraldas où au moins cinq morts violentes ont été enregistrés ces dernières heures.
Il avait écrit sur une fusillade à Fundo Limon
Avant sa propre mort, il avait écrit sur une fusillade à Fundo Limon et avait partagé en ligne des images des prétendus auteurs d'un vol dans un commerce local. RSF et le groupe régional de défense de la liberté de la presse Fundamedios ont exigé une enquête complète. "L'assassinat de Patricio Aguilar est une grave atteinte à la liberté de la presse en Équateur. Son travail sur le crime organisé et la corruption politique l'a mis en danger, mais les autorités n'ont pas réussi à le protéger", a déclaré Artur Romeu, directeur de la RSF pour l'Amérique latine.
L'ONG équatorienne "Reporters sans chaînes" a indiqué qu'il s'agissait du premier meurtre d'un journaliste depuis 2022, quand trois reporters avaient été assassinés. Selon les autorités, une vingtaine de groupes criminels opèrent en Equateur, pratiquant trafic de drogue, enlèvements et extorsion. Le taux d'homicide a explosé en quelques années dans le pays, passant de six pour 100.000 habitants en 2018 à un record de 47 en 2023. Le président Daniel Noboa, candidat à sa réélection et qualifié pour le second tour le 13 avril face à sa rivale de gauche Luisa Gonzalez, a décrété l'état d'urgence dans plusieurs provinces et déployé l'armée dans les rues.