Le président de la Catalogne, le séparatiste Carles Puigdemont, a assuré, dans une interview diffusée mercredi, que son gouvernement s'apprêtait à déclarer l'indépendance de cette région de l'Espagne probablement "à la fin de la semaine".
Fin de semaine. "Nous allons déclarer l'indépendance 48 heures après le décompte des résultats officiels" du référendum, a-t-il annoncé dans un entretien à la BBC, le premier diffusé depuis le vote. "Cela va probablement se terminer quand nous aurons récupéré les votes de l'étranger", a-t-il précisé, "donc nous agirons à la fin de la semaine, ou au début de la semaine prochaine".
"Après chacune de ces erreurs, nous sommes sortis renforcés". Carles Puigdemont a déclaré qu'une réaction d'opposition de la part du gouvernement central constituerait "une nouvelle faute" qui s'ajouterait à "une longue liste d'erreurs". "Après chacune de ces erreurs, nous sommes sortis renforcés", a estimé le dirigeant séparatiste. "Pas seulement parce que le temps a passé, mais aussi parce que chaque semaine, à chaque erreur, nous obtenons plus de soutien de la société".
Des "millions" de personnes mobilisées. Dimanche, à l'issue du scrutin, Carles Puigdemont avait assuré que des "millions" de personnes s'étaient mobilisées pour participer au référendum d'autodétermination de la région, en dépit de son interdiction formelle. Avec cette consultation, les citoyens de Catalogne ont "le droit d'avoir un État indépendant qui prenne la forme d'une République", avait-il dit.
Un scrutin sans garanties. Ce référendum n'était pourtant assorti d'aucune des garanties qui accompagnent les scrutins électoraux, l'État espagnol ayant visé toute l'infrastructure qui lui aurait permis de présenter des résultats crédibles. Aucune commission électorale n'a supervisé l'organisation, le recensement n'était pas transparent, le vote n'était pas secret, etc.
Une grave crise politique. L'Espagne - déjà exposée à l'indépendantisme d'une partie de la société basque au nord - vit depuis le début du mois de septembre sa pire crise politique depuis le coup d'État militaire avorté du 23 février 1981. Le 6 septembre, le Parlement catalan avait adopté une loi pour organiser ce référendum malgré son interdiction, arguant du fait que les indépendantistes le réclamaient depuis 2012.
Dimanche soir, Mariano Rajoy avait, sans le nommer, désigné Carles Puigdemont comme un des responsables des événements de la journée, estimant qu'il avait promu "la violation de la loi et la rupture du vivre-ensemble". "Ne cherchez pas d'autres coupables, il n'y en a pas", avait-il ajouté. Carles Puigdemont et l'ensemble de l'exécutif catalan sont déjà visés par une enquête pénale pour "désobéissance, prévarication et détournement de fonds publics", en lien avec l'organisation du référendum.