Le nouveau chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez reçoit lundi le président indépendantiste catalan Quim Torra. Une première réunion au sommet destinée à apaiser les tensions, après la tentative de sécession d'octobre, mais qui pourrait tourner au dialogue de sourds.
Positions contraires. La rencontre a débuté lundi matin à 9h30, au palais de la Moncloa, siège du gouvernement espagnol. Quim Torra a annoncé qu'il s'exprimerait devant la presse à son issue. Arrivé au pouvoir le 1er juin grâce notamment aux voix des indépendantistes catalans, lors du vote d'une motion de censure contre le conservateur Mariano Rajoy, Pedro Sanchez avait promis d'apaiser les tensions avec la Catalogne.
Passant de la parole aux actes, le gouvernement a transféré cette semaine dans des prisons en Catalogne six des neufs dirigeants indépendantistes incarcérés près de Madrid pour leur rôle dans la tentative de sécession. Mais les positions de Madrid et de l'exécutif catalan sont si opposées sur la question de l'autodétermination de la riche région du nord-est de l'Espagne que cette réunion risque de n'apporter aucune avancée concrète. Investi mi-mai à la tête de la Generalitat, Quim Torra a indiqué samedi "espérer connaître la proposition du président Sanchez (...) et la réponse du gouvernement espagnol à cette demande".
Sanchez opposé à un référendum. "Non", il n'y aura pas de référendum, a notamment martelé dimanche la numéro deux de l'exécutif Carmen Calvo dans un entretien au quotidien El Mundo. "L'indépendance d'un territoire n'est pas prévue dans la Constitution. Et aucun gouvernement constitutionnel de l'Espagne ne l'envisage", a-t-elle expliqué, soulignant que "jamais la Catalogne n'a disposé du niveau d'autonomie et de décentralisation actuels".
"Notre proposition pour régler (le problème) est un référendum d'autodétermination. S'ils ont une meilleure idée, ils doivent nous l'expliquer", a rétorqué un haut responsable du gouvernement catalan. La ministre de la Politique territoriale Meritxell Batet avait prôné début juin une révision de la Constitution afin d'aller vers une structure fédérale de l'Etat espagnol. Mais avec 84 députés sur 350, les socialistes espagnols n'ont aucune chance de la voir aboutir.