(Archives) 1:25
  • Copié
avec AFP / Crédits photo : Brendan SMIALOWSKI / AFP
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre jeudi à Washington le président Joe Biden puis sa vice-présidente Kamala Harris. Le locataire de la Maison-Blanche doit tenter de faire davantage pression sur Benjamin Netanyahu dans l'espoir d'arriver à un accord de cessez-le-feu dans la guerre dévastatrice à Gaza.

Après avoir été reçu en grande pompe au Congrès américain, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre jeudi à Washington le président Joe Biden puis sa vice-présidente Kamala Harris, qui devraient lui réserver un accueil moins chaleureux. Joe Biden, qui vient d'annoncer qu'il renonçait à briguer un second mandat, doit tenter de faire davantage pression sur Benjamin Netanyahu dans l'espoir d'arriver à un accord de cessez-le-feu dans la guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre.

Reste à savoir si le responsable israélien, dont les relations avec le président démocrate sont notoirement compliquées, y sera réceptif, d'autant plus que Joe Biden quittera la Maison Blanche dans quelques mois.

Des négociations pour un cessez-le-feu et une libération d'otages "en voie de conclusion"

Le président américain a continué à afficher son fort soutien à Israël depuis le début du conflit mais il s'est montré de plus en plus critique au fur et à mesure qu'augmentait le bilan des victimes civiles à Gaza. Les deux hommes se retrouvent jeudi dans le Bureau ovale à 13 heures (17 heures GMT), et tous deux rencontreront ensuite les familles des otages américains détenus à Gaza.

Dans son discours prononcé la veille pour expliquer le retrait de sa candidature à la présidentielle américaine, Joe Biden, 81 ans, a clairement indiqué que le conflit resterait une priorité absolue. "Je vais continuer à travailler pour mettre fin à la guerre contre Gaza, ramener tous les otages à la maison, apporter la paix et la sécurité au Moyen-Orient", a-t-il déclaré.

Mercredi, un haut responsable de l'administration américaine a affirmé que le président allait essayer de combler quelques "lacunes finales" lorsqu'il recevra Benjamin Netanyahu. Les négociations en vue d'un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération d'otages sont "en voie de conclusion", a assuré ce responsable sous couvert de l'anonymat.

Dans ces négociations, "il y a des choses dont nous avons besoin de la part des Israéliens, pas de doute. Mais il y a aussi des éléments-clés qui sont uniquement entre les mains du Hamas parce que les otages sont entre les mains du Hamas", a-t-il poursuivi.

Rencontre entre Netanyahu et Harris, désormais candidate à la Maison Blanche

Peu après, à 16h30 (20h30 GMT), Benjamin Netanyahu rencontrera également la vice-présidente Kamala Harris, désormais candidate démocrate à la Maison Blanche. Cette dernière était absente lors du discours, mercredi, du Premier ministre israélien devant le Congrès. Et ses déclarations sur la guerre à Gaza laissent entrevoir un possible changement par rapport à la politique de Joe Biden sur Israël. Si l'ex-sénatrice de 59 ans n'a jamais contredit le président Biden sur le sujet, elle a à plusieurs reprises été la responsable américaine à réclamer le plus fort un cessez-le-feu.

Benjamin Netanyahu se rendra ensuite vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump avec lequel il dit s'entendre à merveille. Il a d'ailleurs longuement remercié l'ex-président et candidat de la droite à la présidentielle de novembre dans son discours devant les élus à Washington.

Jeudi matin, l'ancien président a exhorté Israël à "terminer" rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir. "Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C'est trop long", a-t-il déclaré à Fox News.

Netanyahu ovationné par les républicains

Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi Benjamin Netanyahu, l'ovationnant même des dizaines de fois alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne "speaker" Nancy Pelosi, ont boycotté son discours. Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens - 39.175 selon un dernier bilan du Hamas - et une catastrophe humanitaire.

Non loin du Capitole, des milliers de manifestants se sont rassemblés pour protester contre la venue du dirigeant israélien, qualifié de "criminel de guerre" par plusieurs pancartes. Un drapeau américain a été brûlé - un acte "abject" selon Kamala Harris - tout comme une grande marionnette à l'effigie de Benjamin Netanyahu.