À treize jours des élections législatives, la tension est montée d'un cran, mercredi, aux États-Unis, après la découverte en série de colis potentiellement explosifs visant notamment Hillary Clinton, Barack Obama, mais également la chaîne CNN. Deux autres élus démocrates pourraient également avoir été visés. Europe 1 fait le point.
Les infos à retenir :
• Des "colis suspects" ont été envoyés à Hillary Clinton, Barack Obama, à la chaîne CNN, ainsi qu'à d'autres personnalités démocrates.
• La Maison-Blanche a dénoncé des actes "ignobles", avant que le président Donald Trump affirme que "la violence politique n'a pas sa place aux États-Unis".
• Cette série de colis suspects intervient alors que les États-Unis sont en pleine campagne pour les élections parlementaires du 6 novembre.
Qui a été visé ?
Barack Obama et Hillary Clinton. Le service fédéral chargé de la protection des anciens présidents a indiqué mercredi avoir intercepté deux colis contenant "des engins explosifs potentiels" destinés à l'ex-secrétaire d'État démocrate Hillary Clinton et à l'ex-président Barack Obama. Deux jours plus tôt, une bombe artisanale avait été retrouvée chez le financier George Soros, autre démocrate notoire.
Le paquet destiné à l'épouse de Bill Clinton, rivale démocrate malheureuse face à Donald Trump à la présidentielle de 2016, a été intercepté lors d'une vérification de routine, a indiqué le Secret service dans un communiqué. Celui destiné à Barack Obama a été intercepté mercredi matin. Aucun des colis n'est parvenu à ses destinataires, dont la vie n'a pas été mise en danger, a précisé cette même source.
CNN évacue ses bureaux. Peu après le communiqué du Secret service, la chaîne d'informations en continu CNN, souvent prise pour cible par Donald Trump pour sa couverture selon lui favorable aux démocrates et hostile à sa présidence, annonçait avoir évacué ses bureaux new-yorkais, situés à Columbus Circle, au coeur de Manhattan, suite à un colis suspect.
Le moment où l’alarme fait évacuer le plateau de @CNNpic.twitter.com/SUQRYFPoUO
— Xavier Yvon (@xavieryvon) 24 octobre 2018
La police new-yorkaise a envoyé une brigade de déminage sur place. Elle a précisé ensuite avoir retrouvé un tuyau de métal avec des fils électriques, sans parler directement d'engin explosif. CNN a indiqué de son côté que le paquet adressé à la chaîne était similaire à ceux envoyés aux Clinton et à Obama.
Plusieurs élus démocrates également menacés. Plus tard dans la journée, d'autres "colis suspects" ont également été découverts. Le premier a été trouvé près du bureau de l'élue au Congrès Debbie Wasserman Schultz, ex-présidente du comité national du parti démocrate, et qui avait démissionné en pleine campagne présidentielle 2016, suspectée d'avoir favorisé Hillary Clinton lors des primaires.
Le gouverneur démocrate de l'État de New York Andrew Cuomo a de son côté indiqué qu'un engin suspect avait aussi été envoyé à son bureau new-yorkais, lors d'une conférence de presse devant l'immeuble de CNN. "Je ne serais pas surpris si d'autres engins apparaissaient" ailleurs, a-t-il ajouté.
Quelles sont les réactions aux États-Unis ?
La Maison-Blanche dénonce des actes "ignobles". Si personne n'a encore revendiqué l'envoi de ces colis, la Maison-Blanche a rapidement dénoncé des actes "ignobles". "Ces actes terrifiants sont ignobles, leurs responsables devront répondre de leurs actes devant la justice", a indiqué Sarah Sanders, porte-parole de Donald Trump, soulignant que les forces de l'ordre prendraient toutes les mesures nécessaires pour protéger toute personne menacée par "ces lâches".
"Dans des moments comme celui-ci, nous devons nous rassembler", a ensuite déclaré Donald Trump depuis la Maison-Blanche, "les actes et les menaces de violence politique n'ont pas leur place aux États-Unis d'Amérique". À ses côtés, la Première dame Melania Trump a dénoncé des "attaques lâches".
"We will spare no resources or expense in this effort," @POTUS says on investigation into devices sent today. "We have to come together and send one very clear, strong, unmistakable message that acts or threats of political violence of any kind have no place in the U.S." pic.twitter.com/6uVmo7FTBJ
— CBS News (@CBSNews) 24 octobre 2018
À la suite de l'évacuation de CNN, le maire démocrate de New York Bill de Blasio a dénoncé "une volonté de terroriser", et évoqué une période "douloureuse" de l'histoire américaine. "Nous traversons une période où les gens ressentent beaucoup de haine dans l'air", a-t-il ajouté, avant d'annoncer un déploiement renforcé de policiers dans la capitale financière américaine.
"Clearly it's an act of terror - attempting to undermine our free press and leaders" - Mayor Bill de Blasio says New York City will not be intimidated after suspected explosive devices were sent to Clintons, Obama and CNNhttps://t.co/eP76tQ1jICpic.twitter.com/yawvmIMsA7
— BBC News (World) (@BBCWorld) 24 octobre 2018
"Une période perturbante" pour Hillary Clinton. Alors qu'elle devait participer à un évènement de la campagne électorale en Floride, Hillary Clinton a, elle, déclaré que les États-Unis connaissaient "une période perturbante (...) de divisions profondes".
Hillary Clinton speaks after explosive device addressed to her home was intercepted.
— ABC News (@ABC) 24 octobre 2018
"It's a time of deep divisions, and we have to do everything we can to bring our country together. We also have to elect candidates who will try to do the same." https://t.co/BavP2x70H9pic.twitter.com/UQ2AcnpOJE
Trump pointé du doigt. Les chefs démocrates au Congrès américain ont pour leur part accusé Donald Trump de cautionner la violence, après l'envoi de bombes artisanales. "De façon répétée, le président cautionne la violence physique et divise les Américains avec ses mots et ses actes", écrivent le sénateur Chuck Schumer et Nancy Pelosi, élue à la Chambre des représentants, dans un communiqué. Ils accusent ainsi le locataire de la Maison-Blanche d'avoir "exprimé son soutien à l'élu qui avait plaqué au sol un journaliste, aux néonazis qui ont tué une jeune femme à Charlottesville, à ses partisans pendant les meetings qui sont violents avec les manifestants, aux dictateurs à travers le monde qui tuent leurs propres citoyens".
Ces informations sur des colis suspects en série surviennent alors que les États-Unis sont en pleine campagne pour les élections parlementaires du 6 novembre, à l'issue desquelles les démocrates espèrent reprendre le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat et paralyser la présidence de Donald Trump.