Premier grand test politique pour le nouveau président américain. Le projet de refonte de l'Obamacare, la loi emblématique sur l'assurance-santé de la présidence Obama que son successeur Donald Trump a promis d'abroger, sera présenté au vote jeudi soir à la Chambre des représentants alors que le camp républicain est divisé.
Le suspense demeure. Les opposants conservateurs assurent avoir assez de voix pour couler la proposition de loi, mais les chefs républicains continuaient leurs marchandages pour les convaincre de rester solidaires de la majorité. "Personne ne connaît la réponse", a été forcé de constater Paul Ryan, président de la Chambre et architecte de la réforme, interrogé sur Fox News sur son pronostic pour jeudi.
"Pas de plan B". "Nous gagnons des voix, et nous sommes très, très proches", a-t-il dit. L'aile la plus conservatrice de la majorité républicaine estime le projet de réforme trop dispendieux pour l'Etat fédéral, tandis qu'une poignée de modérés s'inquiètent de la hausse prévue du coût de l'assurance maladie pour certaines populations, et de la perte de couverture de 14 millions d'Américains dès 2018, année des élections législatives. "Il n'y a pas de plan B", a affirmé le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer. "Il y a un plan A et un plan A. Nous allons y arriver".
Les démocrates totalement opposés. Ce ton de défi cache la fébrilité de l'exécutif. Un flot constant de parlementaires républicains a défilé depuis plusieurs jours à la Maison-Blanche. Près de 20 ont encore rencontré Donald Trump mercredi matin, dont plusieurs appartiennent au "Freedom Caucus", ce groupe de conservateurs intransigeants, héritiers du Tea Party de 2010. La minorité démocrate (193 élus) est totalement opposée au détricotage de la législation phare de la présidence Obama, ce qui force les chefs républicains à limiter les défections au sein de leur groupe à une vingtaine seulement, sur 237 représentants.
Loi promulguée à Pâques ? Si la proposition de loi est votée par la Chambre des représentants, le Sénat pourrait commencer à l'examiner la semaine prochaine. Le texte retournerait ensuite à la Chambre pour un vote définitif mi-avril, ce qui permettrait à Donald Trump de la promulguer pour Pâques, le 16 avril.