Est-ce le calme après la tempête ? L'ouragan Matthew, qui poursuit sa remontée vers le nord en flirtant avec la côte Est américaine, a été rétrogradé samedi matin en catégorie 1 après avoir causé des dégâts semble-t-il relativement limités aux Etats-Unis. Selon le dernier bulletin du Centre d'information (NHC) sur les ouragans à la mi-journée, il soufflait à 120 km/h. Il avait abordé les Etats-Unis dans la nuit de jeudi à vendredi en catégorie 4. Il se trouvait samedi matin près de Charleston, en Caroline du Sud, et devrait continuer vers le nord en longeant la côte.
Gare à la montée des eaux. Les autorités américaines disent craindre désormais davantage la montée des eaux - jusqu'à 3 mètres attendus par endroits - que le vent, notamment avec la prochaine marée haute. "Un décès sur quatre lors des ouragans tropicaux aux Etats-Unis est lié à la montée des cours d'eaux douce dans les terres à cause des fortes pluies", a mis en garde samedi matin Rick Knabb, directeur du NHC. A l'arrière, autorités et habitants s'employaient à évaluer l'ampleur des dégâts causés sur son passage.
"Ce n'était pas si terrible". La ville côtière de St. Augustine au sud de Jacksonville a subi "beaucoup de dégâts". L'accès à la localité d'environ 12.000 habitants était interdit. "Nous sommes en train de faire les premières évaluations. Oui, il y a à coup sûr des endroits avec beaucoup de dégâts, mais nous allons nous assurer que tout est sécurisé avant de laisser les gens revenir", a précisé le commandant Chuck Mulligan. Taylor Overeen, vendeur de 32 ans, a confié que c'était "très effrayant, avec la montée des eaux (...) et la chute des arbres". "Je n'ai jamais vécu quelque chose comme ça. Mais ce n'était pas si terrible", a-t-il ajouté.
Lors de son passage en Floride, Matthew a fait au moins cinq victimes. Depuis qu'il est devenu ouragan le 29 septembre, Matthew a traversé les Caraïbes du sud au nord, affectant la Colombie, la Jamaïque, la République dominicaine (au moins quatre morts), Cuba, les Bahamas et surtout Haïti où il a fait au moins 900 morts, selon un décompte des équipes de la Protection civile.