La Fédération hongroise de football a été sanctionnée de trois matches à huis clos (dont un en sursis) et d'une amende de 100.000 euros pour le "comportement discriminatoire de ses supporters" lors des trois matches disputés par sa sélection à l'Euro, a annoncé vendredi l'UEFA.
Cris racistes et pancartes homophobes
Des cris racistes à l'encontre de joueurs noirs de l'équipe de France avaient notamment été lancés depuis la tribune où se trouvaient les ultras hongrois à Budapest, le 19 juin. L'UEFA a également enquêté sur des banderoles ou pancartes homophobes brandies par des supporters durant les autres rencontres du premier tour contre le Portugal et l'Allemagne.
Le 20 juin, l'instance de gouvernance du football européen avait nommé "un inspecteur éthique et disciplinaire" pour enquêter sur "de potentiels incidents discriminatoires dans la Puskas Arena de Budapest". L'enquête avait été élargie après des présumés chants et pancartes homophobes lors d'Allemagne-Hongrie joué le 23 juin à Munich.
Une banderole "#EqualGame" pour les matches à huis clos
Vendredi, l'instance de contrôle, d'éthique et de discipline a ordonné à la Fédération hongroise de "jouer à huis clos ses trois prochains matches de compétition UEFA à domicile, le troisième étant assorti d'une période probatoire de deux ans à partir de la date de la décision", a annoncé l'instance basée à Nyon.
Cette sanction ne s'appliquera pas pour les matches de qualification au Mondial-2022, organisés par la Fifa et non l'UEFA, est-il précisé. En plus d'une amende de 100.000 euros, la Fédération hongroise devra "afficher une banderole avec l'expression "#EqualGame", avec le logo de l'UEFA dessus", lors des rencontres visées par le huis clos, précise le communiqué.
La Hongrie a déploré samedi ces sanctions annoncées par l'UEFA, fustigeant "une instance pathétique et lâche". "Il semblerait que l'UEFA emploie des informateurs" sur le modèle de ceux qui sévissaient "sous le communisme", qui "n'ont rien d'autre à faire que d'écrire des rapports sur ce qui a été dit ou pas dans le public", a écrit le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto sur sa page Facebook. "Aucune preuve n'est nécessaire, il suffit de dénoncer", a-t-il ajouté.
Obligation de neutralité
La campagne "Equal Game" a été mise en place depuis quatre saisons pour lutter contre les discriminations en tout genre. Durant le premier tour de l'Euro, l'UEFA avait été critiquée pour avoir refusé aux autorités de Munich (Allemagne) d'illuminer l'Allianz-Arena aux couleurs arc-en-ciel symboles de la communauté LGBT et de la tolérance, pour protester contre une loi hongroise jugée homophobe à l'occasion du match Allemagne-Hongrie. L'UEFA avait invoqué une obligation de neutralité politique tout en assurant de son "engagement ferme" contre l'homophobie.