Les Panama Papers, à l'origine d'un retentissant scandale d'évasion fiscale mondial, ont été partiellement mis en ligne lundi sur le site du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ). Il s'agit de la "plus importante publication sur les sociétés offshore et sur les personnes qui sont derrière elles", affirme dans un communiqué l'ICIJ, le collectif basé à Washington qui a coordonné l'enquête sur la fuite massive de documents du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca.
214.000 noms. Une base de données contenant quelque 214.000 noms d'entreprises et de particuliers est désormais ouverte au public et lève le voile sur des sociétés-écrans domiciliées dans 21 paradis fiscaux, des Iles Vierges Britanniques à Hong Kong en passant par l'Etat américain du Nevada. Le nom de l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, contraint à la démission pour avoir dissimulé des comptes à l'étranger, apparaît notamment dans cette base de données qui dévoile le réseau de sociétés-écrans qu'il aurait créés aux Seychelles et au Panama pour couvrir ses traces.
Une exigence de transparence. Le directeur de l'ICIJ Gerard Ryle a expliqué que cette publication répondait à une exigence de "transparence" mais également au souhait de voir émerger d'autres révélations grâce à la contribution de la société civile. L'ICIJ précise toutefois que seuls une partie des 11,5 millions de documents des Panama Papers a été utilisée pour alimenter cette base de données en ligne, à laquelle le cabinet Mossack Fonseca a menacé de répondre en saisissant les tribunaux.
Depuis les premières révélations publiées début avril, les Panama Papers ont éclaboussé des chefs d'Etat en Argentine, Ukraine et Russie mais également des stars du football (Lionel Messi) ou du cinéma (Pedro Almodovar), soulevant une onde de choc qui a contraint la communauté internationale à passer à l'action.