New York accueille cette année la World Gay Pride et commémore le 50ème anniversaire des émeutes qui ont suivi le raid de la police, le 28 juin 1969, dans le bar de Stonewall. Aujourd'hui, ce bar affiche fièrement ses couleurs : un drapeau arc-en-ciel sur sa vieille façade en briques. Mais, 50 ans plus tôt, il s'agissait d'un bar gay clandestin régulièrement visé par des descentes des forces de l'ordre. À l'époque, l'homosexualité était encore illégale.
"J'ai vu un flic pousser une drag-queen dans le fourgon", se souvient Martin Boyce, qui avait 21 ans à l'époque. "Elle l'a frappé et il a reculé. C'était le premier signe que ça n'allait pas se passer comme d'habitude." Au lieu de fuir, Martin et ses amis marchent vers le policier. "Et là, l'émeute a démarré. Gays, lesbiennes et travestis ont jeté tout ce qu'ils pouvaient sur les forces de l'ordre", raconte-t-il. "Trop, c'était trop, on en avait assez. Nous étions illégaux, ostracisés par la société", confie-t-il.
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Un bar élevé au rang de monument national
Un an plus tard, pour commémorer cette rébellion inédite, des homosexuels décidaient de défiler dans les rues de Manhattan pour dire leur fierté, donnant ainsi naissance à la première Gay Pride. "C'était héroïque", se souvient Martin. "Stonewall, pour moi c'est un verbe. Grâce à ce moment, maintenant, nous avons des droits et une place dans la société." En 2016, le président des États-Unis Barack Obama a élevé le bar et le petit parc adjacent au rang de monument national au même titre que la Statue de la liberté.