C'est le naufrage le plus meurtrier de ces dernières années en Grèce. Au moins 78 corps ont été repêchés depuis qu'un bateau, avec plusieurs centaines de migrants à bord, a chaviré au large de la péninsule du Péloponnèse, il y a deux jours. Traits tirés, mine fatiguée, depuis deux jours des dizaines de personnes attendent des nouvelles de leurs proches depuis 48 heures. Assis à l'ombre d'un arbre, Mahmoud tente de rassurer son ami Sélim. Ce dernier est à la recherche de sa femme et de son frère.
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"Espérer et attendre"
"Il me dit souvent 'Je sens qu'ils sont morts'. Je lui réponds tout le temps qu'il faut espérer. Espérer et attendre. Mais le temps est aussi un problème parce que chaque minute qui passe, on la ressent comme une heure", rapporte Mahmoud au micro d’Europe 1. Comme eux, Ali a sauté dans un avion depuis Londres dès qu'il a appris la nouvelle. Ses cousins étaient sur le bateau qui a sombré en pleine mer.
"Ce matin, on nous a dit qu'une quinzaine de Pakistanais ont été secourus mercredi, alors on espère que les membres de notre famille et nos proches qui viennent de la même région soient parmi les rescapés", témoigne Ali qui dénonce le manque de communication des autorités grecques
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"Il faut informer les familles"
"Si les opérations de secours se poursuivent toujours, il faut informer les familles. Mais on ne sait rien sur les dépouilles qui ont été retrouvées, ni sur l'avancée de l'identification des corps. On ne sait absolument rien, C'est très frustrant". Un peu plus loin dans la file, un jeune homme égrène les noms des survivants égyptiens pour fondre en larmes quand il réalise que le nom de son frère n'y apparaît pas.