La justice guatémaltèque a lancé un mandat d'arrêt à l'encontre du président de centre droit Otto Perez, accusé d'avoir joué un rôle dans une vaste affaire de corruption, a annoncé le parquet général mercredi. C'est une suite logique à la levée de l'immunité décidée par les députés mardi. La justice lui a aussi interdit de quitter le territoire.
Fraude douanière. Entré en fonctions en janvier 2012, Otto Perez s'était engagé durant la campagne électorale à lutter contre la criminalité et la corruption. Trois ans plus tard, plusieurs accusations visent le chef de l'Etat, ancien général âgé de 64 ans, dont celles d'association illicite et de fraude au sein des douanes. Pour les procureurs, il est fort probable qu'Otto Perez ait joué un rôle dans l'affaire "La Linea", réseau de fraude douanière en vertu duquel certains importateurs évitaient de payer des droits de douane en échange de pots-de-vin.
Au pouvoir jusqu'en 2016, en théorie. Le président Perez, qui, en vertu de la Constitution, ne peut briguer un autre mandat de quatre ans et est censé rester en fonctions jusqu'à l'entrée en fonctions de son successeur en janvier 2016, dément toute malversation et a répété ces derniers temps qu'il ne démissionnerait pas.
Le vice-président pourrait le remplacer. L'avocat du chef de l'Etat a fait savoir que son client se présenterait au tribunal ce jeudi à 8 heures locales. Le magistrat chargé de l'affaire pourrait décider si Otto Perez doit ou non attendre l'ouverture de son procès derrière les barreaux. Si le chef de l'Etat est placé en détention, ce juge pourra décréter la fin de son mandat présidentiel, ont déclaré des procureurs. En vertu de la Constitution, l'actuel vice-président, Alejandro Maldonado, serait alors appelé à lui succéder.
Le PIB du Guatemala est en croissance et sa monnaie est forte. Mais si ce pays est considéré comme l'une des économies les plus solides d'Amérique centrale, le pays est rongé par la corruption, dont le coût pour les recettes fiscales est considérable.