Il y a un an jour pour jour, abondaient ces images de désespoir en provenance de Kiev, la capitale ukrainienne devenue la cible d'une des armées les plus puissantes du monde. Des familles s'empressaient de remplir à ras bord les coffres des voitures pour fuir le plus rapidement possible l'invasion russe. Un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine, ordonnée par Vladimir Poutine, Nicolas Tonev, l'envoyé spécial d'Europe 1 sur place, évoque la "dichotomie totalement étrange" entre l'ouest et l'est du pays, où se concentrent les combats depuis plusieurs mois, notamment dans le Donbass.
À Lviv et à Kiev, "il y a une vie le soir"
"À Lviv, tout près de la frontière polonaise, les restaurants et les magasins sont ouverts. Il y a une vie le soir", développe-t-il. Et décrit une réalité analogue à Kiev, la capitale. "Là aussi vous avez une vie le soir et beaucoup de circulation". Certains détails rappellent tout de même aux habitants la réalité du conflit. "Ce qui marque le fait que nous sommes en guerre, c'est que l'électricité est fournie via des générateurs", note Nicolas Tonev.
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Dans l'est du pays, en revanche, le retour progressif à la vie d'avant n'est qu'une lointaine chimère. "Dès que vous passer Poltava, une ville d'à peu près 300.000 habitants située à 300 kilomètres à l'est de Kiev, là on commence vraiment à sentir qu'on est dans un pays en guerre. Il y a beaucoup plus de véhicules militaires sur les routes, beaucoup plus de stress", témoigne notre envoyé spécial.
Dans le Donbass, "on entend régulièrement en bruit de fond des explosions"
Une ambiance particulièrement palpable dans le Donbass où la réalité de la guerre saute immédiatement aux yeux. "Là, on peut dire adieu à la vie le soir, on peut dire adieu aux vitrines illuminées et on entend régulièrement en bruit de fond des explosions. Et là, on comprend qu'on est vraiment dans la guerre".
Cette Ukraine à deux visages procure une sensation "très très étrange", selon notre reporter qui souhaite toutefois nuancer la relative quiétude observable dans l'ouest. "Ça ne veut pas dire pour autant que Lviv et Kiev sont à l'abri. Les villes peuvent aussi prendre des missiles", assure-t-il. Néanmoins, le quotidien des Ukrainiens dans la partie occidentale du pays "n'a rien à voir avec ce que vivent les gens dans le Donbass".