L'attaque de l'Ukraine par la Russie pose la question de la dépendance des Européens au gaz russe. Depuis le début du conflit, les différents pays européens ont lancé de nouveau projet afin de trouver des alternatives au gaz de Vladimir Poutine. Des innovations en matière d'énergie qui peuvent néanmoins avoir des impacts en matière de biodiversité.
Un projet de méthanier flottant pour la France
En France, par exemple, un projet de port méthanier flottant au Havre est sur la table pour augmenter nos importations de gaz naturel liquéfié. L'Allemagne s'est également lancée dans la construction d'un port méthanier. De son côté, l'Espagne souhaite booster ses importations d'Algérie.
Autre exemple au Danemark, le chantier d'un gazoduc qui relie la Norvège à la Pologne a repris. L'autorité environnementale danoise s'était pourtant d'abord opposée au projet, invoquant son impact sur la biodiversité. Face à l'urgence énergétique, elle a donné son feu vert.
Une relance fossile ?
L'Union européenne met donc les bouchées doubles pour se libérer de sa dépendance au gaz russe. Mais cela ne suffira pas, prévient Nicolas Goldberg, de Colombus Consultants : "À court terme, ça va surtout être une relance fossile. Ça veut dire utiliser plus de charbon pour produire de l'électricité ou pour l'injecter dans des réseaux de chaleur. Ça va dire consommer moins. Sobriété, efficacité, peut-être des plans de délestage en urgence, mais effectivement diversifiés, ça prend du temps."
Reste la question de l'énorme gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Europe, dix milliards d'euros, financé par cinq pays européens. Le projet a été suspendu dès l'offensive russe en Ukraine et selon les experts du secteur, il y a très peu de chances qu'il soit un jour mis en service.