La Russie a promis d'ouvrir ce mardi matin des corridors humanitaires pour permettre à des milliers de civils de fuir les principales villes d'Ukraine, sous le feu de l'artillerie russe depuis près de deux semaines, après plusieurs tentatives demeurées sans lendemain. Des milliers d'Ukrainiens attendent que les bombardements s'arrêtent pour s'enfuir. Mais dans certaines zones comme au nord-ouest de la capitale, l'assaut russe ne laisse plus le choix aux populations qui doivent partir sous les bombes. Notre envoyé spécial sur place a rencontré certains de ces habitants dans la banlieue de Kiev.
Des bombardements incessants
La voiture est lancée à toute vitesse quand la ligne de front s'annonce. Pas de cessez-le-feu, donc, mais les premiers évacués sont bien là, droit devant. "Aujourd'hui, on prend nos affaires et on part à Kiev parce que chez nous tout est cassé : les vitres, les fenêtres...", explique une Ukrainienne. "Ils bombardent depuis le 24 février, le début de la guerre. Ça bombarde tout le temps."
Après avoir roulé encore un peu pour entrer dans Irpin, il faut continuer à pied, au milieu de l'affolement. "Avec les avions ou tout ce qui est possible, ça bombarde. On ne peut plus vivre là-bas, sur cette terre", souffle un autre. Un bruit résonne, c'est un sniper. Une femme court avec un enfant dans les bras et se fait aider par un soldat. "Ne t'arrête pas ça tire !", lui lance-t-il. "Je prends l'enfant."
"Ils ont beaucoup, beaucoup tirés", constate la mère de famille apeurée. Des réfugiés montent dans les bus et s'éloignent, mais le front, lui, s'approche. Irpin, écrasée sous les bombes, est proche de la rupture.