Des gendarmes français sont arrivés à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, pour assister leurs homologues ukrainiens "dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev", a annoncé lundi l'ambassadeur de France en Ukraine. Il s'agit de la "première" unité étrangère "à apporter une telle aide", a affirmé sur Twitter Etienne de Poncins. "Fier d'accueillir à Lviv le détachement des gendarmes techniques et scientifiques venu assister leurs camarades dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev", a-t-il écrit. "Ils seront à pied d'œuvre dès demain."
La solidarité s'exprime aussi dans le domaine de la culture. Le 12 avril à #Lviv deux concerts exceptionnels du violoncelliste de renommée mondiale @GautierCapucon. Il était venu jouer à #Kharkiv il y a un an. Son retour en est un symbole fort. Bienvenue cher Gautier! pic.twitter.com/25brvEXrQj
— Etienne de Poncins (@EdePoncins) April 11, 2022
Une contribution à l'enquête de la Cour pénale internationale
"Solidarité", a déclaré Etienne de Poncins, ajoutant les émoticônes des drapeaux français et ukrainiens. Le tweet était traduit également en ukrainien. "Une équipe technique du ministère de l'Intérieur chargée d'apporter son expertise en matière d'identification et de recueil de preuves aux autorités ukrainiennes est arrivée en Ukraine ce matin", ont affirmé de leur côté dans un communiqué conjoint les ministères français de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères. "En accord avec les autorités ukrainiennes, elle pourra également contribuer à l'enquête de la Cour pénale internationale", y est-il écrit.
Etienne de Poncins a pour sa part accompagné son tweet d'une photo montrant une quinzaine de gendarmes - dont une femme - en uniformes bleus, posant devant un camion blanc de l'Institut de Recherches criminelles de la Gendarmerie nationale (IRCGN), sur lequel est inscrit "Laboratoire mobile ADN".
La Russie y voit une mission pour "dissimuler les crimes"
Ces gendarmes sont des "experts en scènes de crime et d'identification des victimes", a précisé le communiqué des ministères français. Deux médecins légistes accompagnent également cette équipe qui "sera en mesure de mettre en place une chaîne d'examen et d'identification de corps". Le ministère russe de la Défense a réagi en estimant qu'il ne fallait "pas compter sur une enquête impartiale" des gendarmes français en raison du "biais de ces 'spécialistes'".
Le ministère russe a même dit soupçonner les gendarmes d'avoir pour mission de "dissimuler les nombreux crimes de guerre" commis selon Moscou par les forces ukrainiennes et de "fabriquer des accusations contre les forces russes". Dimanche, la justice ukrainienne a affirmé que 1.222 personnes avaient été tuées dans la région de Kiev depuis le début de l'invasion, sans préciser s'il s'agissait uniquement de civils.
La France est en train de "rassembler les preuves"
Les images de 20 cadavres vêtus de vêtements civils dans une rue - l'un les mains liés dans le dos - à Boutcha, dans le nord-ouest de Kiev, ont fait le tour du monde, les autorités ukrainiennes dénonçant un "crime de guerre" de l'armée russe. Le Kremlin, de son côté, assure qu'il s'agit d'une "mise en scène" orchestrée par les Ukrainiens et destinée à lui nuire.
Vendredi, le président français Emmanuel Macron avait affirmé que la France était en train de "rassembler les preuves" contre "des crimes de guerre des Russes" en Ukraine. Il avait alors annoncé l'envoi de gendarmes et magistrats français dans le pays.