Ce mercredi soir, Volodymyr Zelensky a dîné avec Emmanuel Macron et le chancelier Olaf Scholz à l'Élysée, avant de se rendre à Bruxelles, ce jeudi matin, pour un sommet européen. Le président ukrainien réclame des armes lourdes et des avions aux Occidentaux. Pour lui, ce sommet européen semble être sa dernière chance de les obtenir.
Pour les Ukrainiens, l'enjeu est de tenir
Il y a une forme d'appel à l'aide désespérée dans l'initiative de Volodymyr Zelensky. Parce que sur la ligne de front, les Ukrainiens ont de plus en plus de mal. Les Russes ont fait des petites percées à plusieurs endroits et grignotent, semaine après semaine, un peu plus de territoire. Et surtout, Kiev s'attend à une offensive majeure dans les semaines à venir.
Tout l'enjeu pour les Ukrainiens est donc de tenir, le temps que les 178 chars allemands Léopard 1 arrivent jusqu'au front, sans doute fin avril. Tenir et préparer la contre-offensive, car même si les Occidentaux s'accordent pour concéder des avions de combat, il va falloir former les pilotes, ce qui peut prendre jusqu'à huit mois.
L'Europe a déjà beaucoup donné, 45 milliards d'euros, la France aussi. Sur les 200 millions d'euros du fonds de soutien, 80% a déjà été consommé. La marge est faible pour continuer à fournir du matériel sans mettre en danger le stock des armées. Reste Washington, qui maintient l'armée ukrainienne sous perfusion. Toute la question est de savoir jusqu'à quand. D'autant que les Américains sont de plus en plus contestés dans le Pacifique et que, de leur point de vue, leurs adversaires les plus sérieux ne sont pas les Russes mais bien les Chinois.