Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 366e jour de l'invasion russe

Ukraine
Les forces russes tentent depuis plusieurs semaines d'encercler Bakhmout. © YASUYOSHI CHIBA / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Ce samedi, au lendemain du premier anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué la capture par ses hommes d'un village situé à la périphérie nord de Bakhmout, ville que les troupes de Moscou tentent de prendre depuis l'été.
L'ESSENTIEL

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a revendiqué samedi la capture par ses hommes du village de Iaguidné, situé à la périphérie nord de Bakhmout, ville que les troupes de Moscou tentent de prendre depuis l'été. La prise de Iaguidné renferme davantage l'étau russe autour de Bakhmout, le village étant situé à moins de deux kilomètres du centre de cette ville-forteresse, à l'importance stratégique contestée mais devenue un symbole de la lutte pour le contrôle de la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine.

"À 19 heures le 25 février, les unités d'assaut de Wagner ont pris le contrôle total du village de Iaguidné, au nord de Bakhmout", a indiqué Evguéni Prigojine, cité par son service de presse sur Telegram.

Les informations à retenir :

  • Wagner revendique la capture d'un village à la périphérie nord de Bakhmout.
  • La Russie a cessé de livrer du pétrole à la Pologne via l'oléoduc Droujba.
  • Le G20 Finances échoue à s'accorder sur un communiqué à propos de l'Ukraine.

Un barrage détruit pour ralentir l'avancée des Russes

Une photographie figurant sur le compte Telegram montre des hommes armés et masqués avec un drapeau de Wagner devant le panneau d'entrée du village de Iaguidné. Selon le service de presse de Wagner, cité par l'agence TASS, les troupes ukrainiennes ont fait sauter un barrage situé près de Bakhmout pour ralentir l'avancée des forces russes. "En effet, les forces armées ukrainiennes ont fait sauter le barrage", a déclaré le service de presse, précisant qu'il s'agissait d'un barrage sur le lac Pivnivtchny, situé juste à l'Ouest de Bakhmout. Ces affirmations étaient invérifiables de source indépendante dans l'immédiat.

Les forces russes tentent depuis plusieurs semaines d'encercler Bakhmout et ont réussi à couper plusieurs routes importantes pour le ravitaillement des troupes ukrainiennes. Vendredi, le groupe Wagner, en première ligne dans cette bataille, avait revendiqué la prise de Berkhivka au nord de Bakhmout et la semaine dernière, celle de Paraskoviïvka. De vives tensions sont apparues ces dernières semaines entre le groupe paramilitaire et l'armée russe, Evguéni Prigojine accusant cette dernière de ne pas lui fournir les munitions dont il a besoin.

La Russie accuse les Occidentaux d'avoir "déstabilisé" le sommet du G20 Finances

La Russie a accusé samedi les Occidentaux d'avoir "déstabilisé" le sommet du G20 Finances en Inde en tentant de faire adopter par "chantage" un communiqué commun sur l'Ukraine, ce qui n'a pas eu lieu en raison de divergences.

"Nous regrettons que les activités du G20 continuent d'être déstabilisées par l'Occident collectif et utilisées d'une manière anti-russe et purement conflictuelle", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

La Russie a cessé de livrer du pétrole à la Pologne par l'oléoduc Droujba

Le géant pétrolier polonais PKN Orlen a annoncé samedi que son partenaire russe avait cessé de lui livrer du pétrole par l'oléoduc Droujba dans le cadre du dernier contrat en vigueur, qui couvrait environ 10% des besoins du groupe. "Les livraisons via l'oléoduc Droujba vers la Pologne ont été arrêtées par la partie russe", a indiqué le groupe polonais dans un communiqué transmis à l'AFP. Ainsi, "PKN Orlen ne reçoit [plus] de pétrole en provenance de Russie", selon ce texte. Cet arrêt survient au lendemain de l'approbation par l'Union européenne d'un nouveau train de sanctions destinées à frapper l'économie de la Russie et des entreprises iraniennes accusées de soutenir son invasion de l'Ukraine, lancée il y a tout juste un an. Le groupe avait déjà arrêté, il y a un an, d'importer du pétrole russe par la voie maritime.

Orlen a assuré cependant que cet arrêt n'aura pas d'impact sur l'approvisionnement des clients polonais et que "l'ensemble des livraisons peuvent [désormais] être assurées via la voie maritime" par d'autres fournisseurs. Depuis plusieurs années, la Pologne a largement diversifié ses sources d'approvisionnement en gaz et en pétrole. PKN Orlen importe par la mer du pétrole "en provenance de la mer du Nord, de l'ouest de l'Afrique, du bassin méditerranéen, mais aussi du Golfe persique et du Golfe du Mexique". Le groupe a signé l'an dernier une "contrat stratégique sur la livraison de pétrole" avec Saudi Aramco.

Il y a quinze jours, un vice-ministre des Actifs d'État, Maciej Malecki, avait reconnu que le contrat en vigueur avec le groupe russe Tatneft, qui expirait à la fin de 2024, couvrait "environ 10% des besoins de Orlen", soit 200.000 tonnes de pétrole par mois, transportés par l'oléoduc Droujba. Cette déclaration a fait du bruit en Pologne, fervente partisane de l'embargo sur le pétrole russe depuis l'invasion de l'Ukraine par Moscou, qui s'était vantée l'an dernier d'avoir un "plan radical" d'abandon des importations de pétrole russe à la fin de 2022. Maciej Malecki avait alors assuré que le contrat avec Tatneft était "l'unique" toujours en vigueur.

 

Le G20 Finances échoue à s'accorder sur un communiqué à propos de l'Ukraine

Les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 ont achevé samedi en Inde leurs réunions sans parvenir à un communiqué commun, en raison de divergences avec la Chine à propos de la guerre en Ukraine. Réunis depuis vendredi à Bangalore, capitale technologique de l'Inde, le G20 Finances tentait de s'accorder sur des solutions face aux défis posés par l'économie mondiale, dans un contexte de guerre en Ukraine et de poussée inflationniste. L'Inde, qui assure la présidence du G20, a publié samedi à l'issue des réunions un "résumé" des discussions, mais pas de communiqué commun. "La plupart des membres ont fermement condamné la guerre en Ukraine" avec "différentes évaluations de la situation et des sanctions", indique le document.

Une annotation précise qu'au sein du G20, seules la Chine et la Russie n'ont pas approuvé deux paragraphes à propos de l'Ukraine. Les représentants de la Russie et de la Chine n'ont pas signé le libellé sur l'Ukraine, arguant que leur rôle était de "traiter des questions économiques et financières", a précisé devant la presse un haut responsable indien, Ajay Seth. L'an dernier, lors de précédentes réunions du G20 Finances, sous présidence indonésienne, aucun communiqué commun n'avait pu non plus être rédigé.