Haïti : assassinat du batonnier du barreau de Port-au-Prince

Une rue de Port-au-Prince, à Haïti, le 20 décembre 2019.
Une rue de Port-au-Prince, à Haïti, le 20 décembre 2019. © CHANDAN KHANNA / AFP (image d'illustration)
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avec AFP
Le bâtonnier du barreau de Port-au-Prince a été assassiné dans la nuit de vendredi à samedi, a indiqué la police haïtienne, un meurtre suscitant la consternation dans le pays gangrené par une recrudescence de l'insécurité. Entre janvier et juin 2020, au moins 159 personnes auraient été tuées en raison de la violence liées aux gangs.

"L'assassinat de Me Dorval attriste toute la République. Un homme de grande culture. Une grande perte pour le pays. J'adresse aux membres de l'Ordre des avocats de Port-au-Prince et à ses proches, mes plus sincères condoléances. Ce crime, comme tant d'autres, ne restera pas impuni" a réagi le président haïtien, Jovenel Moïse, samedi matin sur Twitter après l'annonce de la mort du bâtonnier du barreau de Port-au-Prince, assassiné dans la nuit de vendredi à samedi.

Tué par balle à son arrivée à son domicile

 

Selon les premières indications de la police nationale haïtienne (PNH), Me Monferrier Dorval a été tué par balle à son arrivée à son domicile, sur les hauteurs de la capitale. "Il semble qu'il ait été tué alors qu'il allait fermer sa barrière" a déclaré le porte-parole adjoint de la PNH. "Nous ne pouvons pas encore dire combien il y avait d'assaillants ni quels véhicules ils avaient" a-t-il répondu.

La photo du corps de l'avocat ensanglanté, criblé de balles, a rapidement circulé via les réseaux sociaux en Haïti suscitant la colère et l'indignation des citoyens. La recrudescence de l'insécurité et l'impunité sont dénoncées depuis plusieurs mois par différentes organisations de la société civile et de défense des droits humains.

Violence liée aux gangs : 159 personnes tuées en six mois

Jeudi, un homme d'affaires a été tué par balle dans son véhicule au coeur de la capitale à la mi-journée sans que les auteurs de l'attaque ne puissent être identifiés ou arrêtés. La police n'avait pas dressé de cordon de sécurité, laissant les badauds se presser contre la voiture.

Fin juin et début juillet, deux manifestations pacifiques organisées dans la capitale pour dénoncer ce climat d'insécurité avaient été réprimées avec force par la police. Des membres de gangs avaient ensuite défilé dans les rues du centre-ville de Port-au-Prince, exhibant leurs armes et tirant régulièrement en l'air. Aucune unité de police n'était alors intervenue pour interrompre cette marche, retransmise en direct sur les réseaux sociaux par certains participants.

Commis à trois semaines d'intervalle mi-juillet et début août, les meurtres par balles de deux nourrissons, de 4 et 8 mois, ont provoqué une onde de choc à travers le pays. Les enquêtes pour identifier les auteurs des crimes n'ont pas encore abouti. Entre janvier et juin 2020, le bureau des Nations Unies en Haïti a relevé qu'au moins 159 personnes avaient été tuées et 92 autres blessées en raison de la violence liée aux gangs.