Le président kényan William Ruto a assuré jeudi à la tribune de l'ONU que son pays terminerait "d'ici janvier" 2025 le déploiement de la mission multinationale de police en Haïti, pays ravagé par la violence des gangs. En octobre 2023, le Conseil de sécurité de l'ONU avait donné son feu vert à l'envoi de cette Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) menée par le Kenya pour aider la police haïtienne dépassée par les gangs.
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D'ici 2.500 policiers kenyans envoyés en Haïti d'ici 2025
Le Kenya a commencé cet été le déploiement de ses premiers contingents, comptant désormais un peu moins de 400 policiers, auxquels s'ajoutent une vingtaine d'hommes venus de Jamaïque et du Belize. "Le Kenya et d'autres pays des Caraïbes et d'Afrique sont prêts à se déployer mais sont entravés par un manque d'équipement, de logistique et de fonds", a déploré le président Ruto, appelant "tous les Etats membres à faire preuve de solidarité avec le peuple haïtien en apportant le soutien nécessaire".
"Je dois souligner malgré tout que le Kenya déploiera les contingents supplémentaires pour atteindre 2.500 policiers d'ici janvier de l'année prochaine", a-t-il déclaré à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait déploré dans un récent entretien à l'AFP le manque de contributions pour financer la mission multinationale, jugeant cela "inacceptable".
Mercredi, il a noté que le fonds spécial de l'ONU pour financer la mission atteignait 85,3 millions de dollars, un montant toujours "totalement insuffisant". Le déploiement de la Mission a permis quelques progrès ponctuels, comme la réouverture de l'aéroport, mais la situation sécuritaire reste très critique en Haïti.
"Notre soutien à la police haïtienne a fait progresser de façon importante la pacification des villes, la protection des infrastructures et soulagé de nombreuses communautés prises en otage par les gangs criminels", a toutefois assuré le président kényan. Haïti pâtit depuis longtemps des violences de bandes criminelles, mais ces derniers mois, elles ont redoublé et encore aggravé la crise humanitaire, le pays comptant près de 600.000 déplacés, selon l'ONU.