Le magnat déchu d'Hollywood Harvey Weinstein a porté plainte contre la maison de production qu'il a cofondée, demandant l'accès à son dossier personnel et à son compte d'emails tandis qu'il se défend d'accusations de harcèlement, agressions sexuelles et viols de la part d'une cinquantaine de femmes.
Une plainte pour avoir accès à ses données personnelles. La plainte, déposée jeudi dans l'État du Delaware (est des États-Unis), fait valoir que le puissant producteur devenu paria a demandé à la Weinstein Company l'accès aux documents en question pour son avocat mais que cette requête a été rejetée. Le studio a limogé Weinstein il y a quelques jours à la suite des révélations sur ses agissements présumés dans le New York Times et le New Yorker, suivies de déclarations de dizaines d'actrices ou collaboratrices qui se sont exprimées dans la presse ou sur les réseaux sociaux.
Des éléments importants pour se défendre. La plainte affirme que Weinstein, qui est encore actionnaire de la maison de production, a besoin d'avoir accès à son dossier personnel et ses emails pour déterminer s'ils contiennent des éléments qui pourraient l'aider, ainsi que la société, à se défendre de ces accusations. La Weinstein Company a notamment été poursuivie par une actrice qui l'accuse d'avoir facilité et couvert son agression par le producteur.
"Harvey Weinstein pense que son compte emails - le principal voire le seul qu'il ait utilisé pendant toute sa période d'emploi dans la société - contient des informations qui l'exonèrent lui et la société de ces accusations", selon la plainte. "Harvey Weinstein est par ailleurs dans une position privilégiée pour mettre en contexte ses emails" afin d'éviter "des accords amiables ou condamnations inutiles", insiste-t-elle.
Une entreprise en difficultés. Depuis que le scandale a éclaté, la maison de production, qui était déjà en difficultés financière après plusieurs flops, lutte pour sa survie, Harvey Weinstein étant devenu persona non grata. Elle mène d'ailleurs une enquête interne.
Le New York Times a rapporté mercredi que le fonds Colony Capital, proche du président républicain Donald Trump, a décidé de suspendre ses injections de trésorerie immédiates à la société en péril, à la tête de laquelle se trouve le frère d'Harvey Weinstein, Bob, l'autre cofondateur.
Enquête pour discrimination à la TWC. Le procureur de l'État de New York a par ailleurs, selon des informations de presse, ouvert une enquête pour des pratiques de discrimination sexuelle et d'atteintes aux droits civiques à l'encontre de l'entreprise, et d'autres plaintes sont attendues.